Législatives: le maire de Bonneuil-sur-Marne dénonce l'agression de deux femmes par des militants RN

Une affiche de campagne du Rassemblement national. PHOTO D'ILLUSTRATION - Denis CHARLET
"Nous ne laisserons pas passer la haine". Dans un communiqué publié jeudi 4 juillet en fin de journée, au crépuscule de la campagne des élections législatives, le maire communiste de Bonneuil-sur-Marne, Denis Öztorun, affirme que des "colleurs d'affiches du Rassemblement national" ont menacé des mamans à la sortie d'une école en présence d'enfants.
Les faits se sont produits peu avant 17 heures, "en pleine sortie d'école". Cinq individus "ont bousculé des enfants qui jouaient sur le parvis en finissant leur collage et en partant précipitament, sans s'excuser", écrit le maire. "Ils ont molesté et agressé verbalement deux mamans présentes qui réagissaient, et qui, choquées et de colère, ont décollé l'affiche", poursuit l'élu.
Les colleurs d'affiche partis en voiture ont alors fait demi-tour. Trois d'entre eux sont sortis du véhicule, l'un d'eux "équipé d'une matraque télescopique", les deux autres filmant la scène. "Devant les enfants en pleurs, ils se sont adressés aux mamans: 'on va faire du nettoyage... de toute manière, tout ça c'est fini, c'est le FN qui passe'", peut-on lire dans le communiqué du maire.
Anne-Gaëlle Sabourin, la candidate RN de la première circonscription du Val-de-Marne, également présente sur les lieux, aurait menacé les mamans d'être condamnées à une amende pour avoir décollé l'affiche, selon cette source.
"Cela ne suffisait pas, les individus ont fait un nouveau passage en voiture devant l’école, cagoulés cette fois-ci", écrit Denis Öztorun dans ce communiqué, précisant que "les deux mères de famille courageuses porteront plainte" ce vendredi.
De nombreuses agressions
"Dans ma circonscription, la candidate du RN et ses sbires, armés d'une matraque et cagoulés, ont violemment agressé deux femmes et leurs enfants à la sortie d'une école en disant 'faire du nettoyage'. Voilà le vrai visage de l'extrême droite. Je leur adresse tout mon soutien", a dénoncé sur X Lyes Louffok, candidat du Nouveau Front populaire.
"Gravissime. Voilà ce qui arrivera partout si l’extrême droite est majoritaire dimanche. Pas une voix ne doit manquer", a également écrit sur le réseau social la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet.
Depuis le début de la campagne de l'entre-deux-tours des élections législatives, plusieurs agressions impliquant des candidats ou des militants ont été recensés dans tout le pays. Mercredi soir, la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, candidate dans les Hauts-de-Seine, a été victime, avec son équipe, d'une agression lors d'une opération de collage d'affiches.
En Savoie, une candidate du RN, Marie Dauchy, a porté plainte après avoir été violemment prise à partie par un commerçant sur un marché. En Isère, l'ancien ministre Olivier Véran a dénoncé ce jeudi l'agression d'un élu local qui collait des affiches pour sa campagne.