Législatives: Hugues Renson, député LaREM de Paris, ne se représentera pas

Hugues Renson, au Perchoir. - JACQUES DEMARTHON
Il ne briguera pas un nouveau mandat à l'Assemblée nationale. Député de Paris et co-fondateur d'En commun, mouvement incarnant l'aile gauche de la majorité, Huges Renson a annoncé ce mercredi qu'il ne se représentera lors des prochaines élections législatives.
L'élu affirme que sa décision est "un acte politique mûrement réfléchi".
"Elle est à la fois le fruit d'un doute sur la recomposition politique et le projet progressiste tels que je les avais envisagés, d'une inquiétude sur l'évolution de notre démocratie parlementaire, et une alerte, aussi, sur les dérives de notre système politico-médiatique", a-t-il écrit sur son site internet.
Hugues Renson qui se revendique volontiers de l'engagement humaniste de l'ex-président de droite Jacques Chirac, a en sa qualité de vice-président du Palais Bourbon, conduit de nombreux débats durant la législature, mais a constaté de sérieuses limites.
Le "système politique et médiatique dans une impasse"
"Le Parlement ne fonctionne plus comme il le devrait. Voulue par ses fondateurs comme équilibrée, mi-présidentielle, mi-parlementaire, notre République n'a tiré les conséquences ni de l'instauration du quinquennat, ni de l'inversion du calendrier électoral qui fait des législatives la réplique de la présidentielle, ni d'une pratique personnelle et centralisée du pouvoir à l'oeuvre depuis les années 2000", a-t-il décrit.
"L'Assemblée nationale en vient à être considérée, et parfois à se considérer elle-même, comme une chambre d'enregistrement de décisions élaborées ailleurs", a-t-il constaté. "Dans les débats, les voix divergentes et la tempérance ont peu de place, entre la facilité de l'opposition systématique et la sclérose de la discipline majoritaire", a-t-il encore relevé.
Hugues Renson tacle aussi le "système politique et médiatique dans une impasse" faisant référence tant aux réseaux sociaux qu'aux débats sur les plateaux TV où règnent le "buzz et le clash".
"Le pays a besoin d'un débat sur les options qui s'ouvrent. Il a besoin de lignes et de projets politiques différents, concurrents et identifiés. Le dépassement, ce n'est pas l'effacement. Et les clivages ne sont pas un risque. Ils sont au contraire le signe de la vitalité de notre démocratie", a-t-il encore observé alors que plusieurs personnalités politiques de droite ont rejoint le camp de la majorité.