La région Ile-de-France veut avoir la main sur son Agence régionale de santé

Valérie Pécresse le 9 septembre 2021 à Nîmes - Pascal GUYOT © 2019 AFP
Le conseil régional d'Ile-de-France présidé par Valérie Pécresse (Libres!, ex-LR) a voté ce jeudi une proposition du groupe UDI demandant à l'Etat d'expérimenter la "régionalisation du système de santé" en lui laissant la main sur l'Agence régionale de santé (ARS).
Le voeu, adopté à 114 voix pour et 62 voix contre, "mandate" Valérie Pécresse, par ailleurs candidate pour conduire la droite à la présidentielle, à oeuvrer auprès du gouvernement et du Parlement afin que la région "déroge à titre expérimental aux dispositions législatives régissant l'exercice des compétences de l'Etat sur la santé".
"La régionalisation peut et doit être un remède à l'incapacité de l'Etat central de réformer notre système de santé au-delà de simples mesures paramétriques", estiment les élus UDI, membres de la majorité de Valérie Pécresse, pour lesquels la région "a pallié aux failles de l'Etat au début de la pandémie".
La gauche opposée au projet
Créées en 2010 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, dont Valérie Pécresse était ministre, les ARS sont placées sous la tutelle du ministère de la Santé. Les groupes de gauche et le groupe macroniste ont dit leur opposition au projet. "Vous voulez créer ici une jurisprudence extrêmement dangereuse", a prévenu Prisca Thevenot (LREM).
La question de la régionalisation "a déjà été discutée par la représentation nationale", a fait valoir Christophe Prudhomme (LFI). Or, "cette orientation n'a pas été retenue" en raison du principe "d'égalité de traitement de tout citoyen quel que soit son lieu de résidence sur le territoire".
Yannick Trigance (PS) a lui aussi dénoncé une "nouvelle étape dans la remise en cause de l'égalité républicaine". Sorayah Mechtouh (pôle écologiste) a souligné l'exemple de l'Italie, "passée à un système régionalisé de santé dans les années 1970 et qui en est revenue".
Pour Cécile Dumas (PCF), les ARS sont déjà "une régionalisation des gouvernances des politiques de santé" qui "a montré son échec".