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Paris Île-de-France

La cour d'appel de Paris juge recevable une plainte pour tentative de viol contre Laurent Bigorgne

Laurent Bigorgne a démissioné de ses fonctions de directeur de l'Institut Montaigne après avoir été mis en cause par une collaboratrice.

Laurent Bigorgne a démissioné de ses fonctions de directeur de l'Institut Montaigne après avoir été mis en cause par une collaboratrice. - BFMTV

L'ancien directeur de l'Institut Montaigne a été condamné début décembre à Paris à douze mois d'emprisonnement avec sursis. Il a fait appel de la décision.

La cour d'appel de Paris a jugé recevable une plainte de Sophie Conrad pour "tentative de viol" visant son ancien proche et ex-patron à l'Institut Montaigne Laurent Bigorgne, a appris l'AFP mardi de source proche du dossier.

Arrivée à l'Institut Montaigne en 2020 et responsable du pôle Politiques publiques, elle avait déposé plainte dans la nuit du 22 au 23 février 2022, après un dîner au domicile de Laurent Bigorgne, qui était son supérieur et l'ex-mari de sa soeur, au cours duquel celui-lui lui avait administré de la MDMA.

Placé en garde à vue, Laurent Bigorgne avait reconnu avoir versé cette drogue de la famille des amphétamines aussi appelée ecstasy dans le verre de Sophie Conrad.

Condamné à douze mois de prison avec sursis

Cité à comparaître le 10 novembre pour "administration de substances nuisibles", Laurent Bigorgne a été condamné début décembre à Paris à douze mois d'emprisonnement avec sursis. Il a fait appel de cette décision.

Comme demandé par la plaignante, le tribunal correctionnel a retenu dans sa décision l'intention sexuelle, contrairement au parquet de Paris dans son enquête, ce qui avait amené Sophie Conrad à déposer une plainte avec constitution de partie civile distincte, visant une "tentative de viol".

Cette plainte avait été déclarée irrecevable le 10 octobre par la doyenne des juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris au motif que des poursuites pour les mêmes faits avaient été "irrévocablement engagées devant le tribunal correctionnel", lors de l'audience du 10 novembre.

"Une sanction terrible"

Cette décision, contestée par la défense de Sophie Conrad, était l'objet de l'arrêt mardi de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris. Celle-ci a décidé de renvoyer le dossier au juge d'instruction, selon une source proche du dossier confirmée par une source judiciaire.

D'après des éléments de l'arrêt dont l'AFP a eu connaissance, la cour a jugé qu'une enquête distincte sur la tentative de viol était possible tant qu'il n'y avait pas de décision définitive dans ce dossier.

"Cette décision est une sanction terrible pour la doyenne des juges d'instruction et pour la procureure de la République de Paris qui ont voulu protéger Laurent Bigorgne. La chambre de l'instruction rend sa dignité à l'institution judiciaire en matière de violences sexuelles", s'est félicité Me Arié Alimi, avocat de la plaignante.

La Cour de cassation a, par ailleurs, confié début janvier à un juge d'instruction lillois une autre plainte accusant les enquêteurs de la capitale de partialité dans ce dossier.

M.L. avec AFP