JO 2024: les élus écologistes plaident pour un "Paris sans voiture" pendant six semaines

Pas moins de 15 millions de visiteurs sont attendus à Paris à l'été 2024 à l'occasion des Jeux olympiques et paralympiques. Une bonne nouvelle pour les finances des hôteliers, des restaurateurs et des commerçants de la capitale. Et un casse-tête pour les pouvoirs publics: comment articuler la circulation à Paris pendant les six semaines de compétition?
La réponse à cette question n'a, à ce stade, pas été dévoilée par la mairie et la préfecture de police. Mais les élus écologistes du conseil de Paris ont leur petite idée. Partie prenante de la majorité municipale, ces derniers émettent un vœu en faveur d'une opération "Paris sans voiture", qui s'étirerait de l'ouverture des Jeux olympiques à la clôture des Jeux paralympiques.
Le texte, porté par Sylvain Raifaud, Frédéric Badina-Serpette et Fatoumata Koné, réitère en outre "l’objectif de 10% des déplacements réalisés à vélo pendant les Jeux et la nécessité d’assurer la création de place de stationnement temporaire en conséquence".
Et, surtout, il milite pour que le conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités offre "la gratuité des transports en commun sur la période" des compétitions. Avec une idée de financement: "la mise en place d’une éco-contribution sur les livraisons des sites de e-commerce".
"Il faut augmenter l'offre", insiste en parallèle David Belliard, adjoint chargé de la transformation de l'espace public, des mobilités et des transports, sur BFM Paris Île-de-France. Pour l'élu écologiste, c'est une condition sine qua non pour éviter toute saturation des rames.
"Flux exceptionnels"
Pour motiver leurs suppliques, les élus verts s'appuient sur un double argumentaire. Ils mettent d'une part en avant les "déplacements très contraints" qu'entraîneront les "flux exceptionnels" de touristes dans la capitale. Lesquels seraient compliqués par le trafic routier.
Les mesures que les auteurs du vœu proposent, espèrent-ils, permettront de fluidifier la circulation, notamment pour "les services de sécurité, de secours et pour les transports logistiques essentiels à la vie d’une ville comme Paris durant les Jeux". Et garantiraient également "la bonne circulation des transports en commun, des personnes en situation de handicap, des artisans ou des professionnel·les de santé".
Il en va aussi de la sécurité des piétons et des cyclistes, avertissent les écologistes, un public "particulièrement vulnérable" face aux voitures. Des missions auxquelles faillit habituellement la préfecture, d'après les porteurs du texte.
Des considérations écologiques
Sans surprise, les motivations des écologistes sont d'autre part d'ordre environnemental. Si la mairie s'est fixé l'objectif d'organiser des "Jeux verts" et "accélérateurs de la transition écologique", les auteurs s'inquiètent des émissions carbone générées par les deux événements sportifs.
Elles sont estimées à "1,58 Mégatonne", soit "1,5 fois les émissions provoquées par les incendies en Grèce en juillet 2023, constituant déjà eux-mêmes un record depuis deux décennies selon le programme européen Copernicus".
La suppression temporaire des voitures du paysage parisien, poursuivent les écologistes du conseil de Paris, protégerait en outre la capitale "de pics de pollution récurrents en période estivale". Comme cela avait été le cas début septembre au moment du coup d'envoi de la Coupe du monde de rugby.
Il s'agirait enfin de tenir la promesse émise par Clément Beaune à la même période. Le ministre de Transports, lors d'une réunion du Comité stratégique des mobilités des Jeux olympiques et paralympiques, puis lors d'une interview sur Télématin, avait vanté des Jeux "cyclables" et "100% transports publics".
"Soyons ambitieux", renchérit David Belliard sur notre antenne. "On demande à nos athlètes d'obtenir des médailles d'or pour la France. Moi, j'aimerais bien qu'on obtienne quelques médailles d'or, d'argent ou de bronze pour le climat."
L'adjoint écologiste l'assure: le débat est ouvert avec Anne Hidalgo, la maire de Paris. "Maintenant, on va voir comment la discussion va se faire." Le vœu des écologistes sera examiné lors de la prochaine session du conseil de Paris, prévue la semaine prochaine, du 3 au 6 octobre.