BFMTV
Paris Île-de-France

JO 2024: la Défenseure des droits annonce se "saisir" de la situation des étudiants et des personnes sans-abri

Le logo des Jeux olympiques de Paris de 2024, photographié dans la boutique officielle des JO aux Halles à Paris le 15 novembre 2022

Le logo des Jeux olympiques de Paris de 2024, photographié dans la boutique officielle des JO aux Halles à Paris le 15 novembre 2022 - Thomas SAMSON © 2019 AFP

3.000 logements étudiants du Crous pourraient être réquisitionnés pour loger les personnes qui travailleront aux Jeux Olympiques de 2024. La défensure des droits Claire Hédon a annoncé se saisir de la question.

La défenseure des droits va se saisir de la situation des étudiants et des personnes sans-abris pendant les Jeux Olympiques de 2024. Ce lundi 29 janvier, Claire Hédon a annoncé à l'AFP qu'elle allait statuer sur cette question.

En Île-de-France, 3000 logements étudiants du Crous pourraient être réquisitionnés pour loger les personnes qui travailleront aux Jeux olympiques de 2024.

L'idée, c'est de voir "quelle est la réalité pour les étudiants, à quel moment on leur demande de quitter leur chambre, est-ce qu'un hébergement leur est proposé, etc.", sachant que "l'été ces jeunes font des stages et des boulots d'étudiants", a souligné Claire Hédon.

La question de "l'invisibilisation des indésirables"

En mai 2023, le gouvernement avait étudié des plans de transferts pour les personnes sans-abri vers la province. La majorité avait justifié cette décision par le taux de remplissage des hôtels franciliens en vue des JO. L'exécutif avait demandé à la préfecture de créer des SAS temporaires d'hébergement, notamment à Besançon ou à Bruz en Bretagne.

Face aux accusations de "nettoyage social", la préfecture de la région d'Ile-de-France (Prif) a assuré en décembre que l'État ne s'était pas fixé l'"objectif zéro SDF" à la rue en prévision des JO. Elle a indiqué à l'inverse vouloir débloquer des "places supplémentaires" d'hébergement d'urgence pour laisser un "héritage social".

"La façon dont les personnes sans domicile fixe sont renvoyées en dehors de Paris dans des centres d'hébergement, la façon dont des habitats sont détruits" alors qu'"il y a une obligation de relogement", tout cela pose la question de "l'invisibilisation des indésirables", a estimé Claire Hédon, dont les "préconisations" issues de cette auto-saisine sont attendues au plus tôt pour le mois d'avril.

Quatre entreprises pour la vidéosurveillance

Claire Hédon a aussi précisé que cette auto-saisine concernait également la "liberté de manifester" et "l'utilisation de l'intelligence artificielle".

Le ministère de l'Intérieur a attribué le marché public de la vidéosurveillance algorithmique de la compétition à quatre entreprises, pour un montant total de 8 millions d'euros.

Autorisées par la loi olympique de 2023, les caméras dites "intelligentes" permettent notamment de signaler des "mouvements de foule" suspects, "des départs de feux" ou "la présence d'une personne dans une zone interdite". Des algorithmes se nourrissent d'images de caméras et de drones pour repérer ces "événements potentiellement à risque".

Les marchés ont été attribués à Wintics (basée à Paris), Videtics (située dans la technopôle de Sophia-Antipolis près de Nice), Orange Business (Seine-Saint-Denis) et au groupe français Chapsvision, spécialiste de l'analyse de données (Hauts-de-Seine).

Les Jeux Olympiques auront lieu du 26 juillet au 11 août.

Milan Busignies avec AFP