"Je suis soulagé et fier de lui": le fils du pilote miraculé de Villejuif donne des nouvelles de son père

"Il va bien." Deux jours après l'atterrissage en urgence d'un petit avion dans la cour entre deux immeubles à Villejuif (Val-de-Marne), le fils du pilote qui a réalisé cette manœuvre improbable donne des nouvelles de son père. Ce dernier, blessé au même titre que les deux autres occupants de l'avion, devrait "sortir de l'hôpital demain (jeudi 7 décembre, NDLR)", indique Marc Trimaille au micro de BFMTV.
"Il est très content que ses élèves n’aient rien eu quasiment, et de n’avoir tué personne. C’était son choix final de mettre l’avion dans un endroit où il n’y aurait pas de dommages, de victime collatérale", poursuit le fils du pilote.
"Ça ne m'étonne pas de lui"
Lundi 4 décembre en fin d'après-midi, l'avion revenait d'un exercice de vol du côté de Rouen, avec à bord deux élèves et l'instructeur, Jean-Pierre Trimaille, lorsqu'il a été victime d'une panne en arrivant au niveau de Toussus-le-Noble, où se trouve l'école d'aviation Trimaille Aéro formation.
Un incident "statistiquement impossible", indique par ailleurs Marc Trimaille, puisque l'avion a connu une "panne simultanée des deux moteurs", alors même que l'appareil était parti avec le plein de carburant. "Je n'explique pas la panne pour l'instant", s'étonne Marc Trimaille.
Au moment des faits, un élève en formation était en charge du pilotage de l'avion, dont Jean-Pierre Trimaille a repris les commandes dès que les moteurs sont tombés en panne.
"C’était un des deux jeunes qui était en place gauche, et mon père était en place droite, place normale pour l’instructeur. Il a repris la main dès qu’un des moteurs s’est arrêté, et l’autre a suivi. Après, c’est lui qui a géré la descente."
Le pilote a d'abord tenté, en vain, de redémarrer les moteurs défectueux, avant finalement d'essayer de trouver un endroit pour atterrir.
"Il a vu qu’il allait certainement tuer quelqu’un s’il se posait sur l’avenue", et a donc fait le choix d'atterrir dans la cour entre plusieurs immeubles", explique Marc Trimaille. "Une manœuvre beaucoup plus complexe, qu'un pilote moins expérimenté n'aurait peut-être pas réussie.
"Quand j’ai vu où il était arrivé, de nuit, dans des mauvaises conditions... Je me pose encore moi-même la question de comment il est arrivé à faire ça. Ça ne m’étonne pas de lui, mais tous les pilotes comprendront" qu'il s'agissait d'une situation extrêmement complexe, poursuit Marc Trimaille.
"Il vit pour ça"
Une manœuvre rendue possible par la grande expérience de Jean-Pierre Trimaille, qui a fondé son école d'aviation en 1985 et compte plus de 40.000 heures de vol à son actif, tandis qu'un "pilote standard, dans une carrière, fait entre 10 et 15.000 heures en fin de carrière".
Aujourd'hui, Marc Trimaille reconnaît qu'il y a eu une part de chance dans l'issue de l'incident, qui aurait pu être beaucoup plus grave, mais souligne également le savoir-faire de son père.
"C’est quelqu’un qui est vraiment passionné, il vit pour ça. (...) C’est mon père, en même temps, je suis soulagé et fier de lui."
Marc Trimaille s'étonne également de la réaction de son père juste après l'atterrissage en urgence. Une vidéo montre notamment le pilote descendre de l'avion, à moitié écrasé dans la cour, avant d'aller discuter avec une habitante du rez-de-chaussée.
De nombreux messages de soutien
"Quand il est sorti de l’avion, il a discuté avec la dame qui avait sa fenêtre devant l’accident", rapporte-t-il. "Cette dame nous a contactés pour nous dire qu’il a oublié ses lunettes chez elle, donc il faudra qu’il aille les chercher."
Chef instructeur à l'école d'aviation fondée par son père, Marc Trimaille explique par ailleurs avoir reçu de nombreux messages de soutien pour son père de la part d'élèves actuels et d'anciens élèves. Les deux élèves qui se trouvaient en vol avec Jean-Pierre Trimaille avaient eux aussi été emmenés à l'hôpital, mais se portent bien.
"Il y en a un qui est sorti et l'autre qui devrait suivre", rapporte Marc Trimaille, qui rassure également les élèves: "Statistiquement, au niveau des accidents, ils sont tranquilles pour le reste de leur carrière".