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"Je suis en train de survivre": un an après le meurtre de Lola, son père témoigne pour la première fois

Des riverains déposent des mots et des fleurs près du portrait de Lola lors d'une manifestation commémorative pour la fillette, à Fouquereui (nord), le 21 octobre 2022

Des riverains déposent des mots et des fleurs près du portrait de Lola lors d'une manifestation commémorative pour la fillette, à Fouquereui (nord), le 21 octobre 2022 - DENIS CHARLET © 2019 AFP

Johan Daviet, le père de la petite Lola, s'est exprimé sur la mort de sa fille de 12 ans et ses conséquences sur la vie familiale.

Il y a presque un an, la France découvrait le visage de la petite Lola, une enfant de 12 ans retrouvée morte dans une malle à Paris. Ce jeudi 12 octobre, son papa, Johan Daviet, s’est exprimé pour la première fois chez nos confrères de RTL sur cette effroyable journée du 14 octobre 2022 et les jours d’après.

"Il était 15h27"

"Ce jour-là n’avait rien de particulier", se remémore Johan Daviet. Une journée banale dans le Nord-Est parisien. Lui et son épouse travaillent. À la pause méridienne, "Lola était revenue manger, elle est repartie au collège et après voilà", poursuit le père de famille.

Inquiets de l'absence de leur fille à 16h30, les parents vont au collège: le personnel est catégorique, Lola a quitté l'établissement après son dernier cours, à 15 heures. Son père et sa mère se rendent au commissariat. Johan Daviet explique sur RTL être pris d’un mauvais pressentiment.

Le père de famille rapporte aux policiers que la disparition de sa fille "est bizarre" et décide de visionner les images de vidéosurveillance, l’homme étant gardien de l’immeuble depuis 20 ans.

"Effectivement, je tombe sur ma fille à 15h27 devant cette autre dame qui rentre", explique-t-il. Cette femme sera interpellée quelques heures plus tard à Bois-Colombes et mise en examen des chefs de "meurtre en lien avec un viol sur mineur de 15 ans", "viol sur mineur de 15 ans avec actes de torture et de barbarie" et "recel de cadavre".

"Je ne vais pas bien du tout"

"Je vois ma fille rentrer à 15h27 derrière elle, et après ma fille je ne l’ai plus jamais revue", indique le père de Lola à RTL.

Aujourd’hui, "je ne vais pas bien du tout", rapporte le père de famille à RTL. "En réalité, elle (la principale suspecte, ndlr) n'a pas fait que détruire la vie d’un enfant, elle a détruit une famille complète". "Et quand je dis complète, c’est complète. Ça va des oncles jusqu’aux tantes."

Johan Daviet et son épouse sont désormais séparés. "Je l’aime ma femme. Je veux tout faire pour la récupérer mais en réalité, elle (la principale suspecte, ndlr) a bousillé une famille complète."

"Ça fait un an que tout ne va plus", poursuit Johan Daviet. Le père de famille confie être "retombé dans (ses) démons". "Ça faisait plus de trois ans que je ne buvais plus. Mais qui ne retomberait pas dans ses démons", s’interroge-t-il.

"Je suis en train de survivre"

"Je suis en train de survivre. Je ne suis pas bien", poursuit-il. "Et c’est peut-être pour ça aujourd’hui que j’ai envie de parler. Pour me libérer un petit peu, car il y a un moment où il faut que ça sorte", relève Johan Daviet.

"Ce qui me fait tenir aujourd’hui? J’ai deux fils à côté, j’ai une mère et puis j’ai une femme aussi", précise le père de famille. "C’est ma famille qui me fait tenir. Il faut que je tienne pour eux."

Comme une dernière confidence, Johan Daviet assure que sa petite Lola n’aurait pas souhaité qu’il retombe dans l’alcool. "Mais c’est, c’est fait", conclut-il. "Comme je vous ai dit: un jour après l’autre."

Charlotte Lesage