"Je ne voyais pas d'issue favorable": le pilote miraculé de Villejuif raconte son atterrissage

Les trois occupants de l'avion ont été blessés, mais aucune victime n'est à déplorer. - BFMTV
Plus de peur que de mal. Quatre jours après l'atterrissage en urgence d'un petit avion à Villejuif, il est encore difficile de croire que l'incident a eu une issue si positive. Si les trois occupants de l'appareil ont passé quelques jours à l'hôpital, aucun ne souffre de blessures majeures. Un miracle selon le pilote lui-même, qui explique ce vendredi 8 décembre à nos confrères de RTL n'avoir pas cru s'en sortir.
"Je ne voyais pas une issue favorable. L'important, c'était de faire le moins de dégâts possibles", raconte Jean-Pierre Trimaille. "Peut-être que l'expérience a agi un peu, sûrement, et puis on a eu beaucoup de chance, il faut le dire aussi."
Une panne des deux moteurs
Lundi 4 décembre, en fin d'après-midi, le petit appareil de l'école d'aviation Trimaille Aéro Formation, basé à Toussus-le-Noble dans les Yvelines, revenait d'un vol de formation lorsqu'il a connu une panne affectant d'abord le premier moteur de l'avion.
"Dans les trente secondes qui ont suivi, il y a le deuxième moteur qui a commencé à donner des signes d'arrêt", explique le pilote à RTL, qui ajoute qu'une telle panne "n'arrive jamais".
Le pilote expérimenté a alors dû chercher un endroit où atterrir en urgence. Si l'avenue s'est d'abord présentée comme une option alors que l'avion arrivait sur Villejuif, Jean-Pierre Trimaille s'est rapidement rendu compte qu'il ne pourrait pas y poser l'appareil sans faire de victimes collatérales.
Il a alors choisi l'option de poser l'avion dans la cour entre plusieurs immeubles au niveau de l'avenue Maxime-Gorki. Une manœuvre particulièrement complexe qui a endommagé l'avion, mais n'a toutefois pas blessé ses occupants.
"Le fuselage de l'avion a amorti l'énergie cinétique, qui probablement nous aurait tués si le fuselage ne s'était pas déformé comme ça", explique-t-il aujourd'hui.
"Je cherche comment ça a pu arriver"
Dans l'entourage du pilote, cet atterrissage hors norme à l'issue pourtant heureuse s'apparente à un miracle.
"A priori, je ne vois pas comment quelqu'un (d'autre) aurait pu s'en sortir. Je ne vois pas comment il s'en est sorti, d'ailleurs", s'étonnait il y a quelques jours au micro de BFMTV Michel Barry, retraité de l'aviation civile qui a lui-même eu l'occasion d'avoir Jean-Pierre Trimaille en instructeur.
"Quand j’ai vu où il était arrivé, de nuit, dans des mauvaises conditions... Je me pose encore moi-même la question de comment il est arrivé à faire ça", avait quant à lui déclaré Marc Trimaille, fils du pilote et chef instructeur à l'école d'aviation.
Pour autant, le pilote n'a pas "le sentiment d'être un héros", mais plutôt "d'avoir eu beaucoup de chance", déclare-t-il à RTL.
Désormais, une enquête doit permettre de déterminer les causes exactes de l'accident, puisqu'une panne simultanée des deux moteurs sur un tel avion est extrêmement improbable.
"Je cherche comment ça a pu arriver", admet Jean-Pierre Trimaille. "Ces avions, ça fait trente ans qu'on les utilise sans jamais aucun problème."