"J'ai failli mourir": l'éboueur victime d'un tir à la tête à Mantes-la-Jolie témoigne

Des éboueurs dans Paris (photo d'illustration) - Jacques Demarthon - AFP
Une scène "impensable". Mardi, vers 7h15 du matin, un éboueur a été visé par un tir de pistolet à grenaille à Mantes-la-Jolie (Yvelines) à la suite d'un différend avec un automobiliste.
Deux jours après le drame qu'il a vécu, l'homme de 36 ans, est revenu sur son agression auprès de nos confrères du Parisien. Il explique être passé avec ses collègues "devant la maison d'une femme avec qui nous avions déjà un problème par le passé. Elle avait été très véhémente", affirme-t-il.
Les éboueurs bloquaient la rue avec leur camion-benne, ce qui a entraîné une réaction virulente du mari de cette dernière. "Dès que nous sommes passés, il est sorti en voiture et a collé le camion. Il nous a lancé: 'dites à votre chauffeur de dégager la route'. Il était très excité", raconte la victime au journal.
"Sans l'aide de Dieu et de mon collègue, je serais mort"
Après une première altercation, l'homme décide de rentrer chez lui. Mais quelques minutes plus tard, il revient avec sa voiture. Il lance alors à la victime et ses collègues: "Je vais vous fumer, je sors de prison !"
Après être descendu de son véhicule, il se met à agresser l'éboueur. Une bagarre éclate entre les deux hommes, avant que l'agresseur ne sorte son arme et la pointe sur son visage. C'est alors qu'un de ses collègues parvient à repousser l'homme, mais un tir part tout de même, blessant l'éboueur de 36 ans au crâne.
"Sans l’aide de Dieu et de mon collègue, je serais mort. J’ai immédiatement perdu connaissance. Quand je me suis relevé, je saignais, je ne comprenais plus rien. C’est tellement impensable", a expliqué la victime auprès du Parisien.
Une information judiciaire ouverte
Une fois la bagarre terminée, l'homme décide de s'enfuir, avant de se rendre quelques heures plus tard au commissariat de Mantes-la-Jolie. C'est dans ce bâtiment que la victime et son agresseur se sont recroisés pour une confrontation. L'éboueur confie ne "pas se remettre" de l'agression. "J'ai failli mourir", lance-t-il auprès de nos confrères.
Désormais, l'homme "pense ne pas être capable de reprendre le travail comme avant. C'est fini", confirme-t-il. Une décision motivée par la "peur" de ses enfants. "Ils ne veulent plus que j’aille travailler".
Depuis l'agression, une information judiciaire du chef de tentative de meurtre. L'agresseur, qui venait de sortir de prison et qui est connu des services de police, a été placé en détention provisoire. Mantes Actu indique que Sotrema, la société de gestion de déchets, a déposé plainte.