INFO BFM PARIS ÎLE-DE-FRANCE. Vers la suppression de l'Aide individuelle régionale vers l'emploi?

Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, à l'inauguration du Franchissement urbain Pleyel à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 16 mai 2024. - Thomas SAMSON / AFP
La région Île-de-France pourrait supprimer l'aide individuelle régionale vers l'emploi (AIRE) après les révélations de fraudes à la formation au début de l'année, a appris BFM Paris-Ile-de-France.
Plusieurs sources ont confirmé à BFM Paris Île-de-France que la fraude a coûté entre 5 et 6 millions d'euros au conseil régional, qui a limité la perte puisque le préjudice est estimé aujourd'hui à 2 millions d'euros. "Il est possible d'en récupérer encore", assure l'entourage de Valérie Pécresse, qui confirme "étudier" la proposition de suppression.
Les oppositions ont ùclaqué la porte
L'AIRE est dotée chaque année de 50 à 60 millions d'euros pour financer des organismes proposant des formations dont l'objectif est de "faciliter le retour, l'accès ou le maintien en emploi à l'issue d'une formation" des Franciliens. Elle bénéficie chaque année à 11.000 usagers.
Une mission d'information et d'évaluation (MIE) a été lancée sur demande de l'opposition régionale pour faire la lumière sur cette escroquerie.
Ce lundi 23 septembre, les quatre groupes d'opposition de gauche ont annoncé qu'ils claquaient la porte de cette mission. Ils ont dénoncé le "pré-rapport" de la mission qui "ne tient pas compte des auditions faites par la commission" et qu'il est "impossible pour nous, de cautionner un tel mépris des auditions".
Une suppression non assumée?
"La seule préconisation du pré-rapport concerne la suppression du dispositif Aide individuelle régionale vers l'emploi (AIRE) alors même que cette proposition n’a jamais été évoquée lors de la MIE, ni même dans les contributions des groupes politiques", s'alarment les groupes.
Pour Kader Chibane, il s'agit d'une "occasion" pour l'exécutif de Valérie Pécresse de "faire des économies". Le groupe communiste alertait début septembre sur le fait que la région cherche à "étudier une contraction de 15% du budget de fonctionnement de la collectivité par rapport au budget 2024". Ce qui représenterait une "diminution potentielle de près de 380 millions d'euros" concernant le fonctionnement en 2025.
"En aucun cas, nous ne cautionnerons l’utilisation de la MIE pour la suppression de ce dispositif, pour une décision politique que l’exécutif aurait du mal à assumer", préviennent les élus des groupes socialistes, écologistes, communistes et insoumis.
Ils demandent à l'exécutif de Valérie Pécresse "la suppression de toute mention à la fin du dispositif AIRE du rapport définitif de la MIE".
"De la mauvaise foi"
"Le fait de quitter une MIE qu'ils ont réclamée, ça relève de la mauvaise foi", dénonce l'entourage de Valérie Pécresse auprès de BFM Paris Île-de-France assurant qu'il n'a pas eu accès au pré-rapport. Et de dénoncer un "lâchage" en "plein milieu". L'entourage de Valérie Pécresse assure que la proposition sera "étudiée à la lumière" du rapport de la MIE. "On a demandé à la mission de voir sans tabou les dispositifs de la région".
La droite régionale regrette "d’avoir à subir, une nouvelle fois, des provocations et une stratégie du clash et de la mise en scène au détriment du sérieux des travaux, assumée par les groupes d’opposition de gauche".
"La majorité régionale poursuivra les travaux de la MIE et son rapporteur soumettra le rapport au vote des commissaires le vendredi 27 septembre prochain", assure le groupe Île-de-France Rassemblée.