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INFO BFM PARIS ÎLE-DE-FRANCE. La préfecture assure que les migrants qui occupent la Gaîté lyrique ont été "reconnus majeurs"

La Gaîté lyrique à Paris.

La Gaîté lyrique à Paris. - BFMTV

INFO BFM Paris Île-de-France. Selon la préfecture de Paris, les 250 occupants de la Gaîté Lyrique ne sont pas des mineurs étrangers isolés. Leur majorité a été "reconnue" par les services sociaux.

"Nous insistons sur le fait qu'il ne s'agit pas de mineurs isolés." La préfecture de la région Île-de-France et de Paris affirme auprès de BFM Paris Île-de-France, que les 250 personnes occupant la Gaîté Lyrique, à Paris, depuis le 10 décembre sont majeures.

Leur majorité a été reconnue par l'association France Terre d'Asile, pour le compte de la ville de Paris, indique la mairie. "Il s'agit d'une occupation illicite d'un bâtiment par des migrants reconnus", poursuit la préfecture.

Interrogée par BFM Paris Île-de-France, la ville indique que "de nombreux jeunes" ont fait appel de la décision auprès du juge des enfants. Ajoutant: "La procédure d'appel n'étant pas suspensive, ils sont considérés comme majeur aux yeux de la loi."

Le lycée Brassaï non disponible pour les accueillir

Ces jeunes, membres du Collectif des jeunes du parc de Belleville et considérés ainsi comme majeurs, dépendent de l'État au titre de l'hébergement d'urgence. La possibilité d'un hébergement au lycée Brassaï, dans le 15e arrondissement avait été évoquée.

Le site est toujours affecté à l'enseignement, assure la préfecture. "À notre connaissance, le site est en travaux pour des besoins scolaires et donc non disponible." La région indique que le lycée Brassaï doit accueillir les élèves du lycée hôtelier pendant que se déroulent les travaux du lycée Fresnel qui doit les accueillir en septembre 2025.

En décembre 2023, la région avait "mis à disposition" les lycées Valadon et Charles-de-Gaulle pour un accueil d'urgence de personnes sans-abri sur la période de la trêve hivernale. La région ajoute que le site Charenton du lycée Théophile-Gautier va accueillir des familles à la rue tandis que les lycées Brassens et Carrel "sont désaffectés et officiellement rendus à la Ville".

Le lieu culturel pointe du doigt la ville et l'État

Le 10 décembre dernier, la députée LFI Danièle Obono avait interpellé, sur X, la ville et la préfecture. "Ces jeunes abandonnés à la rue sont en danger. Il est de votre responsabilité de trouver une solution pérenne."

Ce mardi 17 décembre, la Gaîté Lyrique avait pris la décision de fermer ses portes au public et reporter l'ensemble de ses activités "jusqu'à nouvel ordre". Le lieu culturel, qui "regrette le caractère subi et soudain de cette occupation", avait également souligné "le caractère légitime de la revendication du collectif visant à obtenir un toit pour ces 250 personnes", dénonçant "l’inaction et l’incapacité de dialogue entre les services de la Ville de Paris et ceux de l’État".

Ajoutant: "Cette inaction met clairement en danger les personnes hébergées et les équipes qui affrontent seules la situation, sans aucun calendrier de résolution, alors qu’en aucun cas la Gaîté Lyrique n’est compétente et ne dispose des espaces et moyens sanitaires pour offrir une solution d’hébergement à ces personnes, dans le respect et la dignité humaine."

La préfecture indique que les responsables de la Gaîté Lyrique peuvent, s'ils le souhaitent, "saisir les autorités judiciaires et de police de cette situation". Une solution à laquelle se refuse l'organisme culturel. "À défaut de quelque proposition concrète de relogement de la part de la ville de Paris ou de l’État, il est impensable, au risque de les mettre en danger, de rejeter ces personnes à la rue, au milieu du mois de décembre, alors que les températures avoisinent 0°."

Dans une tribune publiée par le journal Libération, la Gaîté Lyrique appelle la mairie de Paris à prendre en charge "en urgence" le relogement des 250 jeunes.

Nicolas Dumas avec Arthus Vaillant