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Paris Île-de-France

Paris: entre solidarité et manque à gagner, le "dilemme impossible" de la Gaîté Lyrique occupée par des mineurs isolés

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Depuis mardi, la Gaîté Lyrique est occupée par plus de 200 mineurs isolés sans solution de logement. L'établissement a annulé plusieurs événements. David Robert, membre de la direction de l'établissement était l'invité de BFM Paris Ile-de-France.

Habituellement, la Gaîté Lyrique accueille des conférences, des expositions et parfois des distributions solidaires. Depuis mardi dernier, ce lieu culturel, situé dans le 3e arrondissement de Paris, est squatté par des mineurs isolés à la rue et le collectif des Jeunes de Belleville. Près de 250 jeunes dorment sans matelas au rez-de-chaussée de la salle de spectacle, et se relayent aux toilettes pour se laver dans les lavabos.

Une partie des événements du lieu ont été annulés, et entre solidarité et manque à gagner, un "dilemme impossible" se pose aux dirigeants.

Une programmation perturbée

"Est-ce que vous voulez mettre 250 jeunes dehors avec l'hiver ou est-ce que l'on reste comme ça? Sauf que si l'on reste comme ça, nous aurons des problèmes économiques importants," explique David Robert, membre de la direction de la Gaîté Lyrique sur le plateau de BFM Paris Ile-de-France. 

La mythique salle de spectacle parisienne reste tout de même ouverte malgré l'annulation de plusieurs concerts et conférences la semaine dernière. Mais les visiteurs affluent de moins en moins.

"Ce sont des événements sur lesquels reposent la santé économique du lieu. Les 60 salariés sont extrêmement solidaires, mais nous n'allons pas pouvoir tenir longtemps," se désole-t-il.

"La santé des jeunes en dépend"

La direction affirme comprendre les revendications, mais l'inquiétude grandit au fil des jours quant à l'avenir du lieu. L'établissement dénonce une inaction des pouvoirs publics. David Robert confie les contacter tous les jours, mais pour l'instant aucun dénouement n'est envisageable. Il refuse d'expulser les jeunes dans le froid et interpelle les autorités pour trouver "une solution, nous avons aujourd'hui les capacités d'hébergement dans plusieurs endroits d'Île-de-France," argumente-t-il.

Au micro de BFM Paris Île-de-France, il réclame que des décisions soient prises, car "la santé économique du lieu en dépend, parce que la santé des jeunes en dépend".

En attendant de trouver une solution d'hébergement, des associations assurent un suivi de ces personnes sans abris avec notamment des distributions alimentaires.

Julie Benmoussa