Incendie mortel à L'Île-Saint-Denis: seule une partie des locataires sera relogée par le bailleur

La façade de l'immeuble incendié le 19 août situé dans la cité Maurice-Thorez à L'Île-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). - BFM Paris Île-de-France
Trois personnes ont perdu la vie dans un incendie de la cité Maurice-Thorez à L'Île-Saint-Denis le 19 août dernier. Les flammes ont ravagé plusieurs étages d'un immeuble. Près d'une semaine après le drame, c'est toujours la colère qui domine chez les habitants.
Pour la première fois depuis le sinistre, ils ont rencontré leur bailleur social ce jeudi. Encore choqués par l'incendie mortel, ils demandent un relogement pérenne.
Un relogement du 8e au 12e étage
À l'issue de cette réunion, le bailleur a garanti que tous les locataires des étages les plus touchés par le feu, soit entre le huitième et le douzième étage, seraient relogés. Certaines propositions auraient d'ailleurs déjà été formulées.
En revanche, les habitants logés entre le premier et le septième étage sont encore très inquiets en sortant de cette rencontre. Pour la grande majorité d'entre-eux, ils sont pour le moment hébergés à l'hôtel, une solution temporaire qui ne peut être garantie par le bailleur que jusqu'au 6 ou au 8 septembre.
Les locataires devront par la suite regagner leurs appartements. Les premières autorisations des différents experts devraient d'ailleurs être données dès ce jeudi soir.
"L'impression de ne pas être entendus"
Les habitants sont de leur côté catégorique: il est impossible d'envisager de regagner cet immeuble dans ces conditions. "Notre souhait, c'est de ne pas y retourner", explique Cannelle, habitante au quatrième étage.
"Si on arrive à trouver une solution pour ne pas y retourner avant le 8 [septembre] on la prendra, mais là où c'est compliqué pour d'autres familles, c'est qu'ils n'ont pas le choix, ils n'ont pas d'autres moyens", poursuit-elle.
Pour Cynthia, professeure des écoles de 26 ans et habitante du deuxième étage, cette réunion avec le bailleur n'a pas été fructueuse. "On a l'impression de ne pas être entendus, de ne pas être considérés", se désole-t-elle.
"On a clairement l'impression qu'ils souhaitent se débarrasser de nous. Régler le problème, le passer à la trappe et ensuite on passe à autre chose."
Une nouvelle réunion, cette fois-ci en présence de la sous-préfecture est d'ores et déjà prévue pour ce vendredi.