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Paris Île-de-France

Incendie meurtrier à l'Île-Saint-Denis: des habitants refusent de réintégrer leur logement

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Après l'incendie meurtrier survenu à l'Île-Saint-Denis en août, des habitants refusent de retourner chez eux, le bailleur social ne veut plus leur payer l'hôtel.

Les familles locataires de la tour Thorez à l’Île-Saint-Denis sont sommés de regagner leur logement. Victimes d’un incendie meurtrier le 19 août dernier, elles étaient logées dans des hôtels en attendant de regagner leur logement.

Mais depuis vendredi le bailleur de l'immeuble "Seine-Saint-Denis Habitat" a arrêté de payer l'hôte. Il considère que les logements sont de nouveau habitables, après quelques travaux effectués.

Les habitants eux refusent de les réintégrer, ils estiment que l'immeuble n'est plus aux normes et se sentent en danger. C'est le cas de Sadio Fofana, habitant du 2e étage de l'immeuble.

"Je découvre des asticots, des mouches mortes... comment je vais faire?", se demande-t-il.

Au micro de BFM Paris Ile-de-France, il pointe également un deuxième frigo, dans un état déplorable. "Ils nous disent que ce n'est pas à eux de gérer ça, qu'il faut voir avec notre assurance. Je suis fatigué, je suis dépité", souffle Sadio.

Ces signes d'insalubrité s'ajoutent à une liste d'éléments qui poussent Sadio à refuser de regagner son logement. "On n'est pas sûr de la sécurité, les deux ascenseurs ne fonctionnent pas. On a des personnes qui ont peur de retourner dans les logements", résume le résident.

La loge du gardien occupée

Certains dont l'appartement se trouve du 1er au 7e étage, épargnés par les flammes, occupent depuis jeudi la loge du gardien et demandent la garantie d'un hébergement stable jusqu'au relogement pour toutes les familles.

"Moi qui suit au premier étage, le plus gros souci, c'est l'inondation: le parquet qui est complètement surélevé, la porte qui est impossible à ouvrir sans mettre un gros coup d'épaule dedans. C'est invivable", confirme une autre habitante.

Une autre riveraine explique que sa fille de 3 ans refuse de revenir dans son logement. "Elle est scolarisée, je leur ai demandé de me prolonger l'hôtel le temps de retrouver une solution stable. Ils m'ont dit qu'ils ne pouvaient pas", regrette cette dernière.

Une situation compliquée alors que l’enquête s’oriente désormais vers la piste criminelle. Sollicité par BFM Paris Ile-de-France, le bailleur n'a pas souhaité répondre à nos questions.

Raphaël Lazreg, Hilal El Aflahi avec Alicia Foricher