Incendie à la mairie du 12e: le beffroi menace de s’effondrer, Nunez annonce qu'il va être retiré

Plus de 150 pompiers ont été mobilisés pour maîtriser l'incendie qui s'est déclaré tôt ce lundi 27 janvier à la mairie du 12e arrondissement. Aucune victime n'est à déplorer mais le haut de l'édifice, susceptible de s'écrouler, doit être rapidement déposé.

Un violent incendie s'est déclaré tôt ce lundi 27 janvier à la mairie du 12e arrondissement de Paris, avenue Daumesnil. Si les 153 sapeurs-pompiers mobilisés dès 3h20 sont parvenus à maîtriser les flammes au petit matin sans qu'aucune victime ne soit à déplorer, c'est désormais le haut du bâtiment qui est au cœur de l'attention.

Touché par le feu, le beffroi vieux du XIXe siècle menace de s'effondrer. Sa base en bois et sa structure métallique ont été fortement endommagées par les flammes, si bien que sa dépose a été entérinée par les services de l'État.

"La situation de la flèche n'est absolument pas stabilisée et la décision qui a été prise est celle de la retirer (...). Nous discutons pour retirer cette flèche et essayer de le faire dès demain", a fait savoir le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, sur BFMTV.

"Le beffroi, c'est l'inquiétude majeure, la priorité de toutes les priorités. D'autant que le vent souffle fort et va sans doute souffler encore plus fort (...). Si le beffroi s'effondre, vous imaginez les conséquences que ça aura en termes de dégâts", exposait Patrick Bloche, premier adjoint à la mairie de Paris, lors d'une conférence de presse en début d'après-midi.

La municipalité dit accompagner "les services de l'État qui ont toute compétence", notamment la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP).

"Côté BSPP, ils souhaitent que le beffroi soit déposé le plus vite possible compte tenu de sa fragilité. Parallèlement, un autre service de l'État qui dépend également de la préfecture de police, ses architectes, vont être en charge de la dépose", a ajouté Patrick Bloche.

"Déposer pour éviter tout risque"

"Il y a une fragilité de la structure du beffroi impliquant un travail de différents services, architectes et charpentiers de la Ville de Paris. Cela va nécessiter des actions de leur part dans les jours à venir", confirme le lieutenant-colonel Nicolas Belain, qui a coordonné les opérations de secours sur l'incendie, auprès de BFM Paris Île-de-France

Pour l'heure, la date de la dépose de cet édifice, qui culmine à 36 mètres de haut, est encore en discussion.

"À un moment, on a pensé qu'il ne s'agissait que de le conforter, mais comme il contient une cloche, le plus sûr sera de le déposer pour éviter tout risque", a expliqué Patrick Bloche.

La maire du 12e arrondissement, Emmanuelle Pierre-Marie, a de son côté assuré que l'objectif serait de reconstruire ce beffroi à l'identique.

La continuité des services de la mairie assurée

Elle a par ailleurs salué une "efficacité incroyable" des pompiers, intervenus seulement trois minutes après l'alerte dans la nuit. Elle a précisé que le feu n'avait pris "que sur la charpente de la mairie et du beffroi", sans que l'incendie ne se propage à l'intérieur du bâtiment.

"L'endroit où étaient les registres de l'État civil se trouvait au 2e étage, sous les combles qui ont brulé. Tout a été mis en sécurité. Une chaîne s'est organisée pour évacuer les documents qui étaient susceptible d'être en danger", a-t-elle détaillé.

À ce stade, aucune œuvre d'art n'a été mise en danger. L'eau utilisée par les pompiers n'a pas non plus endommagé les registres.

Alors que l'Espace Reuilly s'est temporairement transformé en "QG" pour les agents municipaux de l'arrondissement, "les mariages prévus cet après-midi auront lieu à la mairie du 11e mais célébré par les élus du 12e", a annoncé Patrick Bloche.

Une "réaction normale et naturelle" pour François Vauglin, maire du 11e, qui veut afficher sa "solidarité". Plusieurs agents chargés de l'État civil dans le 12e assurent actuellement la continuité du service public pour l'enregistrement des actes de naissance ou de décès.

L'origine de l'incendie est toujours inconuue. Aucune piste écartée mais rien ne fait penser à un acte volontaire.

Gabriel Joly