Ile-de-France: les agressions sexuelles dans les transports en hausse en 2022, l'année 2023 marque une baisse

La police nationale dans le métro parisien (image d'illustration). - François Guillot - AFP
Exhibitionistes, frottements, attouchements, viols... Dans les transports en commun franciliens, de nombreux usagers et principalement des femmes, sont victimes d'agressions sexuelles.
Sur l'année 2020, les services de police et de gendarmerie franciliens ont enregistré 57.000 plaintes pour violences sexuelles. Rapporté au jour, cela représente 156 plaintes quotidiennes, rapporte ce jeudi Le Parisien.
BFMTV a pu prendre connaissance des chiffres actualisés depuis un an et demi des agressions sexuelles dans les transports en commun franciliens, auprès de la préfecture de police de Paris. Selon ces chiffres, les violences sexuelles commises dans les transports en commun ont fortement augmentées en 2022. En revanche, la préfécture note une baisse de ce type de délinquance depuis le début de l'année 2023.
9 personnes écrouées en 2023 contre 13 en 2022
Dans son communiqué, la préfecture précise qu'en 2022, les infractions sexuelles commises dans les transports représentaient 1,5% des faits commis dans la région et 1,2% des faits commis dans l'agglomération parisienne.
Au cours de cette année, les infractions sexuelles ont connu une hausse de 11,7% par rapport à 2021 en Île-de-France. Sur l'agglomération parisienne, cette hausse a été chiffrée à 15,2%. En 2022, 192 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, et 13 ont été écrouées, soit un taux de déferrement de 61,5%.
Cependant, depuis le début de l'année 2023, si les infractions sexuelles commises dans les transports représentent encore 1,5% des faits commis dans la région, les chiffres sont en baisse. Sur les sept premiers mois de l'année, la préfecture de police de Paris indique avoir enregistré une diminution de 3,9% par rapport à la même période en 2021, soit 31 faits de moins.
En revanche, si ces infractions diminuent en Île-de-France, dans l'agglomération parisienne, elles sont en hausse de 0,3% avec deux faits de plus enregistrés.
"Exhibitionnistes, frotteurs et prédateurs sexuels"
Concernant le profil de ces délinquants, la préfecture de police précise qu'il "n'existe pas de profil type de délinquants sexuels dans les transports en commun". Mais elle indique que trois types de comportements se distinguent : "les exhibitionnistes, les frotteurs et les prédateurs sexuels". Les frotteurs représentent "approximativement 60% des délinquants sexuels" dans les transports, précise la préfecture de police de Paris.
En 2022, le Groupe de répression des infractions à caractère sexuel (GICS) crée en 2015 et composé de huit enquêteurs, a reçu 293 saisines (ndlr. des signalements). Sur ces signalements, 18% étaient liés à des frotteurs, 17% à des exhibitions, 9% à des viols et 2% à des faits de voyeurisme.
Sur les sept premiers mois de l'année 2023, le GICS a pour le moment reçu 86 signalements. Les viols représentent 10% des saisines, les frotteurs 21% et les exhibitions représentent 7%.
Selon une étude menée par l'Institut Paris Région et publiée en novembre dernier, plus de neuf victimes sur dix des atteintes sexuelles et sexistes dans les transports d'Île-de-France sont des femmes et parmi elles, 47,4% ont moins de 25 ans.
Une prévention importante en gare
Face à l'agumentation des cas, la préfecture de police de Paris met en avant les mesures de prévention mises en place dans les transports et dans les gares. Dans ces dernières, les "fonctionnaires des unités d’accueil et de sécurisation des gares effectuent deux opérations hebdomadaires exclusivement consacrées à la prise de contact avec les usagères des transports en commun", précise la préfecture.
Lorsque les agents prennent contact avec les usagères, un flyer axé sur la prévention leur est distribué et a pour but de faciliter les gestes à adopter en cas d'agressions sexuelles. Depuis le début de cette opération, le 30 mai dernier, 11.206 contacts ont été pris par les agents.
Qui plus est, un groupe de référentes dédié à ce sujet a été créé et est composé de "personnels féminins volontaires" désignés comme étant un "personnel de ressource".