Ile-de-France: les 12 caricatures étudiées par les lycéens à partir de janvier 2025

Le 23/11/2024 à 19h25

Près de 10 ans après les attentats terroristes de Charlie Hebdo, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse a annoncé ce vendredi le lancement d'un projet pédagogique autour de 12 caricatures. Les professeurs volontaires pourront les faire découvrir aux élèves à partir de janvier 2025.

Pour le 10e anniversaire des attentats terroristes visant la rédaction de Charlie Hebdo, la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, a dévoilé ce vendredi 22 novembre les douze caricatures qui seront étudiées dans les lycées franciliens. Les cours seront impulsés par des professeurs volontaires à partir de janvier 2025 et jusqu’en 2027. Ils recevront des fiches de décryptage et de recontextualisation.

"L'enjeu est d'autant plus important que les lycéens que nous accueillons dans nos classes étaient âgées de cinq à huit ans en 2015. Ils ne gardent donc probablement qu'un souvenir flou, très parcellaire de ce qui, à Charlie Hebdo ou au Bataclan, fut un traumatisme national", a-t-elle expliqué.

Voici la liste élaborée en collaboration avec l'association d'éducation aux médias Dessinez Créez Liberté (DCL), qui a été fondée par Charlie Hebdo et SOS Racisme.

• Un dessin du roi Louis-Philippe

Les élèves découvriront un dessin satirique, datant de 1831, qui représente le roi Louis-Philippe, métamorphosé en poire.

Caricature du roi Louis Philippe métamorphosé en poire, 1831. © Capture d'écran Instagram iledefrance

• La couverture du journal satirique Le Grelot

Le peintre français Alfred Le Petit se moque de la liberté de la presse dans un dessin, paru sur la couverture du journal satirique Le Grelot en 1872.

Caricature en couverture du journal Le Grelot, 1872. © Capture d'écran Instagram iledefrance

• Un dîner de famille dans le contexte de l'Affaire Dreyfus

La caricature a été réalisée en 1898 par Emmanuel Poire Caran D'Ache. Elle représente un dîner de famille "avant" et "après" avoir parlé de l'Affaire Dreyfus, pour illustrer les divisions de la société à l'époque autour de ce sujet.

"Un dîner en famille" de Caran d'Ache, 1898. © Capture d'écran Instagram iledefrance

• Une lithographie sur la séparation des Eglises et de l'Etat en 1904

Lithographie de 1904 sur la séparation des Eglises et de l'Etat. © Capture d'écran Instagram iledefrance

• Un numéro du Hara-Kiri sur le décès du Général De Gaulle

Le 17 novembre 1970, le journal Hara-Kiri est interdit de parution, suite à la publication du n°94 avec son titre "Bal tragique à Colombey – 1 mort". Celui-ci évoque le décès du général de Gaulle et fait aussi référence à l’incendie du 1er novembre d'un dancing, où 146 personnes sont mortes.

Quelques jours après, le premier numéro du journal satirque Charlie Hebdo paraît. Il a été créé par la même équipe pour remplacer Hara-Kiri.

La dernière une du Hara-Kiri et la première couverture de Charlie Hebdo. © Capture d'écran Instagram iledefrance

• Une caricature sur les croyances pour Libération

Dans cette sélection, la religion est également évoquée, avec notamment une caricature sur les croyances, réalisée par Willem pour Libération.

"Toutes les religions, toutes les croyances, toutes les pensées politiques, toutes les institutions peuvent être moquées parce que ça n'est pas une atteinte aux croyances, c'est simplement l'exercice de la liberté d'expression et c'est ça qu'il convient de rappeler", explique Pierre Liscia, le délégué spécial au conseil régional chargé de la laïcité et de la citoyenneté.

Caricature sur les croyances de Willem, 2006. © Capture d'écran Instagram iledefrance

• Un dessin sur l'humour pour Charlie Hebdo

Les élèves pourront se pencher sur le dessin de Coco, publié en 2017 dans Charlie Hebdo. Il est écrit "Et dieu créa… l’humour" au-dessus de trois représentants chrétien, juif et musulman qui répondent d’une même voix: "c’est écrit nulle part."

En revanche, le prophète Mahomet, Jésus ou encore Moïse seront absents des dessins choisis par la Région pour ne pas "heurter d’emblée" les lycéens dans le message transmis.