BFMTV
Paris Île-de-France

Île-de-France: le préfet dresse un premier bilan du plan crack et annonce une nouvelle étape

placeholder video
Invité de BFM Paris Île-de-France ce jeudi 30 novembre, Marc Guillaume s'est exprimé sur l'étape 1 de ce plan crack. Il a également présenté les nouvelles mesures de l'étape 2.

Quatre années après la signature du plan crack, le préfet de la région Île-de-France et de Paris dresse un premier bilan. Invité de BFM Paris Île-de-France ce jeudi 30 novembre, Marc Guillaume s'exprime sur l'étape 1 de ce plan.

"Dans la plupart des actions que nous avions définies, 85% ont été mises en œuvre (...) on peut à la fois se dire que beaucoup de travail a été fait, mais que beaucoup de travail reste à faire", déclare le préfet.

Cette étape 1 du plan crack consistait à "construire et à mettre en œuvre les dispositifs de prise en charge "d'amont", en permettant notamment une prise en charge médico-sociale de consommateurs de drogues.

"Il reste des difficultés"

Pour autant, le préfet a conscience "qu'il reste des difficultés". "La coordination entre tous les acteurs est très bonne. Tout le monde sait très bien que pour arriver à faire face à cette situation, il faut qu'on travaille main dans la main", complète-t-il.

Depuis l'opération de démantèlement du square Forceval le 5 octobre 2022, la police et les gendarmes continuent d'être déployés dans le secteur. Cette présence des forces de l'ordre doit servir à "appréhender les consommateurs, les dealers et faire en sorte que le trafic soit réduit".

"En 2023, 25 trafiquants ont été reconduits à la frontière (...) Depuis 2022, les affaires poursuivables ont augmenté de 46% et les comparutions immédiates sont passées de 117 à 226", précisent les acteurs du plan crack dans un communiqué.

Ils ajoutent qu'une fois interpellés, les consommateurs de cracks sont soumis à une injonction thérapeutique. Cette dernière est en hausse de 18%, par rapport à 2022.

Une action "médico-sociale"

Pour Marc Guillaume, les consommateurs de crack nécessitent "des soins", ainsi qu'une action "médico-sociale". Le dispositif d'hébergement Assore compte 610 places à ce jour, soit trois fois plus qu'en 2019.

L'espace de repos de la Porte de la Chapelle accueille environ 150 usagers par jour. "En 2023, cet espace finance par l'ARS et la ville de Paris a enregistré 36.741 passages (+5.500 par rapport à 2022), a pris en charge 3.565 personnes (+1000), dont 380 femmes (+130). Plus de 3.000 actes infirmiers (+1.600) y ont été réalisés, ainsi que 1.000 actes d'accès aux droits", poursuivent les acteurs du plan crack.

L'étape 2 du plan crack

Malgré ce bilan de l'étape 1, les acteurs de ce plan crack (entre autres la préfecture de la région Île-de-France, la préfecture de police, la ville de Paris et l'Agence régionale de santé) "ne se satisfont pas de la situation actuelle et ont décidé de mesures nouvelles dans le cadre de l'étape 2 du plan crack pour mieux répondre aux attentes des riverains et au besoin des consommateurs".

"La réduction de la consommation de rue, l'accompagnement médico-social des personnes concernées et l'apaisement de l'espace public demeurent des priorités pour les partenaires", écrivent-ils.

Ainsi, la mobilisation des services de la préfecture de police sera maintenue. "L'action policière et judiciaire ferme, qui a atteint les objectifs fixés, se poursuivra tout au long de la mise en place de cette seconde étape du plan crack", indiquent les partenaires du plan.

Le préfet de la région Île-de-France et de Paris, Marc Guillaume, mise sur une ouverture "plus large" des différents centres de soins et d'accueil.

"Il faut que nous fassions passer des maraudes encore plus fréquemment, on a des maraudes en sous-sol, en surface. Ensuite, il faut orienter les gens vers des endroits où ils peuvent être soignés", poursuit-il.

D'autres actions seront également poursuivies comme la "fluidification des places d'hébergement".

Solenne Bertrand