Le préfet de police fait un bilan "positif mais pas suffisant" de la lutte contre le crack à Paris

Un fumeur de crack allume sa pipe artisanale place Stalingrad à Paris, le 2 décembre 2020 - JOEL SAGET © 2019 AFP
Un an après son entrée en fonction, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez a présenté jeudi un bilan "positif mais pas suffisant" du plan de lutte contre le crack mis en place à Paris.
L'objectif de "mettre un terme aux lieux de consommation à ciel ouvert" a été selon lui atteint, avec le démantèlement en octobre 2022 du dernier camp de consommateurs qui subsistait dans le square Forceval, dans le XIXe arrondissement de Paris.
"Depuis cette date, nous menons une action résolue de sécurisation de l'espace public pour disperser les consommateurs et interpeller les vendeurs de crack", a insisté Laurent Nuñez.
Au-delà de cette action policière "qui produit des résultats extrêmement positifs", le préfet a convenu que "la solution durable, c'est d'être en capacité de prendre en charge les personnes d'un point de vue sanitaire et social".
Peu après sa prise de fonction en juillet 2022, le nouveau préfet de police de Paris avait promis dans un entretien à l'AFP l'éradication "d'ici un an" du crack, un dérivé fumable, bon marché et très addictif de la cocaïne.
Des dispositifs médicaux-sociaux en développement
Son plan est mené de concert avec la préfecture d'Ile-de-France, le parquet de Paris, la ville de Paris et l'Agence régionale de santé (ARS).
La municipalité a rappelé jeudi avoir soutenu l'ouverture en juin d'un espace d'accueil pour les "crackeurs" boulevard Ney, dans le XVIIIe arrondissement, géré par des associations, comme "premier point de passage" vers des soins avec plus de 2.500 entrées en un mois.
La directrice générale de l'ARS Ile-de-France, Amélie Verdier, a souligné la "montée en puissance" des dispositifs médicaux-sociaux.
Un dispositif en expérimentation
En juin a notamment été lancé à titre expérimental un dispositif de "sas" pour "mieux caractériser la situation des personnes" consommatrices, alors qu'il n'existe pas de "parcours-type" pour leur accompagnement.
A la rentrée de septembre, 50 lits d'hôpital devraient également être dédiés aux soins des "crackeux".
Enfin, sous l'autorité du ministre de la Santé, des dispositifs de sevrage en province ont été mis en place, avec 52 consommateurs admis en six mois.