"Il lui hurle dessus": des élèves témoignent après les accusations de racisme à l'IUT de Mantes-la-Jolie

Un professeur de l'établissement est accusé de racisme par plusieurs élèves. Il vient d'être suspendu provisoirement le temps de l'enquête.

Une agression physique et de nombreux propos racistes. Un professeur de l'IUT de Mantes-la-Jolie (Yvelines) a été suspendu à titre conservatoire ce vendredi par la présidence de l'université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines pour une durée de 30 jours, après avoir été accusé par des élèves de l'établissement de racisme.

"Cet enseignant a tenu beaucoup de propos" témoigne Mohamadou Sow, représentant des étudiants de l'IUT de Mantes-la-Jolie au micro de BFMTV.

"Devant tout une classe, il a fait un jeu de mots avec une queue de cochon, qui est un outil utilisé en maintenance. Il a demandé à la classe 'qui est musulman?', certains étudiants ont levé la main, il leur a mis cet outil dans la main et il a dit 'aujourd'hui je suis content, j'ai fait toucher une queue de cochon à un musulman'".

Une agression physique "assez violente"

Le professeur est aussi accusé d'avoir agressé physiquement un élève le 9 février dernier.

"Au bout du couloir, je vois le professeur bousculer l'étudiant, il le bouscule de manière assez violente en lui hurlant dessus 'tu n'as pas d'amis, c'est normal que tu n'as pas d'amis'", raconte une étudiante à notre micro, avant d'ajouter que l'étudiant pris à partie a "pris peur et a couru" pour rejoindre sa salle de classe.

Une soixantaine de témoignages

Une enquête interne a été lancée par l'université et la première phase vient se terminer avec le recueil d'une soixantaine de témoignages. Une cellule d'écoute psychologique externe destinée aux étudiants et aux personnels "pour répondre à la forte émotion suscitée par cette situation", va prochainement ouvrir.

Les élèves, soutenus par SOS Racisme, ont décidé mardi de bloquer l'établissement. La présidence de l'université a finalement suspendu le professeur, qui nie les faits, pour 30 jours, dans l'attente des conclusions de l'enquête de l'inspection générale de l'enseignement supérieur.

Lena Mahmoud, Nicolas de Roucy et Emilie Roussey