Accusation de racisme à l'IUT de Mantes-la-Jolie: l'enseignant mis en cause suspendu 30 jours

Des étudiants ont dénoncé l'agression de l'un des leurs ainsi que des propos racistes de la part d'un enseignant. Une soixantaine de témoignages ont été recueillis.

Une mesure pour "mettre fin à un trouble manifeste à l’ordre public". La présidence de l'université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines a annoncé ce vendredi la suspension à titre conservatoire de l'enseignant mis en cause pour des propos racistes et l'agression d'un élève à l'IUT de Mantes-la-Jolie.

Cette mesure aura effet 30 jours, dans l'attente des conclusions de l'enquête de l'inspection générale de l'enseignement supérieur et "n’a pas pour objet de porter une appréciation sur le fond de l’affaire", précise l'université.

"Aujourd’hui, l’urgence est de rétablir des conditions de fonctionnement normales pour accueillir les étudiants et les enseignants et assurer la continuité pédagogique de l’IUT", peut-on lire dans le communiqué.

Une bousculade et des faits de harcèlement

Le 9 février dernier, un incident a eu lieu à l'IUT entre un élève et un professeur de l'établissement. Une étudiante explique à BFM Paris Île-de-France avoir vu ce dernier "bousculer l'étudiant de manière assez violente" et lui hurler dessus en disant "tu n'as pas d'amis, c'est normal que tu n'as pas d'amis". Deux agents ainsi qu'une étudiante ont attesté de cette bousculade.

De nombreux témoignages mentionnent des propos racistes de la part du professeur concerné, ce bien avant la jour de l'incident. Thierry Côme, le président de l'IUT, précise à BFM Paris Île-de-France que l'étudiant "se plaignait depuis au moins deux mois de harcèlement".

"Un certain nombre de témoignages significatifs et convergents pour dénoncer l'attitude de ce prof-là", affirme ce dernier.

Une soixantaine de témoignages

Une enquête interne a été lancée par l'université et la première phase vient se terminer avec le recueil d'une soixantaine de témoignages. "Toutes les parties prenantes" ont été entendues, précise la présidence.

Elle appelle à "ne pas divulguer publiquement les noms des personnes impliquées pour des raisons évidentes de sécurité – et au calme, pour que la situation puisse être résolue dans les meilleurs délais".

Une cellule d'écoute psychologique externe dédiée "pour répondre à la forte émotion suscitée par cette situation", va ouvrir prochainement. Elle sera destinée aussi bien aux étudiants qu'aux personnels.

L'établissement a été fermé administrativement par le président de l'Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, jusqu'à lundi.

Lena Mahmoud, Nicolas de Roucy avec Marine Langlois