Boulogne-Billancourt: le maire se met en retrait après "s'être emporté" lors d'un conseil municipal sous tension

Le maire de Boulogne-Billancourt, Pierre-Christophe Baguet, se met temporairement en retrait de ses fonctions à la suite d’un “désordre général” survenu lors du Conseil municipal de ce jeudi, a annoncé la ville sur X, ce vendredi 14 mars.
Cette décision survient après que l'opposition a accusé l’édile d'avoir des responsabilités dans la mort d’un cycliste boulonnais trois ans plus tôt.
"Face à cette dernière mise en cause humainement inacceptable et sous l'œil de caméras de télévision opportunément convoquées par l’opposition, le maire s’est emporté, entraînant un désordre général", explique la ville, précisant que le maire “regrette” la situation.
Une séance suspendue
Lors de ce Conseil municipal, Pierre-Christophe Baguet a été mis en cause dans la mort d’Adam, 16 ans. L’adolescent a perdu la vie en septembre 2021 après avoir été percuté par un camion de nettoyage d’une société prestataire de la ville, alors qu’il se trouvait sur un Vélib’.
L’élue d’opposition Pauline Rapilly Ferniot a proposé un vœu portant sur la sécurité des cyclistes et a fait venir le père d’Adam pour qu’il s’exprime, rapporte Le Parisien.
"Il arrive régulièrement que je profite de ma position pour donner la parole à des citoyens, des collectifs ou des associations pendant le conseil municipal. Ça ne se passe pas toujours bien, il y a même eu des fois où c'était pire qu'hier soir", raconte-t-elle à France 3.
Pauline Rapilly Ferniot a souhaité que le père d'Adam puisse prendre la parole mais le maire n'a pas accepté de lui répondre en vertu des règles établies en matière de prise de parole dans le cadre de ce rendez-vous politique.
"Le maire a répondu qu’il a aussi perdu un fils et qu’il partageait sa douleur, mais qu’on ne pouvait pas tout dire et tout faire dans l’enceinte du Conseil municipal”, avance l’élu Yann-Maël Larher sur Facebook, présent lors de cette réunion.
La séance aurait ensuite été suspendue “pour calmer les esprits”, indique-t-il. "C'est monté très vite dans les tours", raconte Pauline Rapilly Ferniot.
Le maire et le père de l’adolescent se sont retrouvés à l'écart pour échanger, précise Yann-Maël Lahrer. Au même moment, les esprits se sont échauffés dans la salle où des journalistes se trouvaient.
D’après l’élu d’opposition Antoine de Jerphanion, plusieurs d’entre eux auraient été pris à partie.
Des violences physiques
“Je condamne fermement les violences physiques et verbales contre des journalistes de France 2 ce soir lors du Conseil municipal de Boulogne-Billancourt”, a-t-il écrit sur X.
Selon les informations de BFM Paris-Île-de-France, la direction de France Télévisions a dénoncé dans un mail, que des journalistes du groupe présents sur place "ont été agressés physiquement dans l'exercice de leur métier".
"La direction de l'information dénonce et condamne fermement toute forme de violence verbale et physique qui entrave le travail indépendant des journalistes. Cette atteinte à l'intégrité physique de nos collaborateurs est inacceptable et fera l'objet de poursuites", est-il écrit dans ce mail.
D’après Yann-Maël Lahrer, les débats ont repris après quelques minutes. Le vœu de Pauline Rapilly Ferniot a quant à lui été rejeté.