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"Dans quel monde vivons-nous?": le père d'Adam, tué en prenant un Vélib, fustige la mairie de Boulogne-Billancourt

Une station Vélib' quasiment vide à Paris, le 1er février 2022.

Une station Vélib' quasiment vide à Paris, le 1er février 2022. - BFM Paris

Serge Chaponic espérait que les "états généraux du partage de l'espace public", auxquels il a été associé, permettraient de mieux protéger les cyclistes. Il en veut à l'édile de la commune, Pierre-Christophe Baguet.

C'est le fruit d'une consultation de neuf mois, à laquelle ont pris part quelque 10.000 personnes. La ville de Boulogne-Billancourt a dévoilé mardi les douze grandes mesures retenues au terme des "états généraux du partage de l'espace public". L'objectif: "améliorer le vivre-ensemble" dans la commune, selon les mots de Jean-Claude Marquez, adjoint au maire en charge de l'espace public

Si certaines touchent à la lutte contre les incivilités ou au stationnement des deux-roues, la plus emblématique concerne la limitation de vitesse, bientôt abaissée à 30 km/h.

Serge Chaponic, à la demande de la municipalité, a participé à l'élaboration de ces "états généraux", prenant notamment la parole lors de tables rondes. Ce Boulonnais a perdu son fils Adam, 16 ans, le 27 septembre 2021, percuté par un camion en prenant un Vélib sur la Grand Place. Il est depuis particulièrement impliqué dans la lutte pour la protection des cyclistes.

Colère

Mais selon ce père de famille, la municipalité n'a retenu aucune mesure visant à sécuriser les Vélib et leurs stations. Dans différentes publications sur Facebook, l'homme laisse éclater sa colère.

"Un enfant n’a pas à MOURIR en prenant un vélo pour aller à l’école, écrit-il le 20 avril. Un maire se doit de réagir promptement et efficacement. Dois-je financer les travaux de la ville de Boulogne ou puis-je encore espérer que M. Pierre-Christophe Baguet va s’y intéresser?"

Ce dernier, fulmine Serge Chaponic, "est un maire qui se fout de ses citoyens. Il ne veut pas laisser de traces". "Mon enfant est mort et RIEN n’a été mis en place! Dans quel monde vivons-nous?", déplore-t-il encore.

Une ville particulièrement accidentogène

"Mettez en place des solutions, protégez nos enfants, réfléchissez à interdire des choses: un vélo sans casque, est-ce normal? Il n'y a que des contraintes pour les voitures et les motos", lançait Serge Chaponic, dont les propos ont été repris par Le Parisien, il y a quelques semaines, lors d'une table ronde.

Autre regret partagé par l'intéressé: aucune plaque en la mémoire de son fils n'a été installée dans la ville, tandis que la mairie de Paris a rendu hommage à Antoine Alléno, tué par un automobiliste alors qu'il était en scooter, "en moins de quatre mois".

À ce jour, comme le rappelle Serge Chaponic, Boulogne-Billancourt figure parmi les villes les plus accidentogènes des Hauts-de-Seine. D'après des données du département, en juin 2020, la commune occupait même la première place, devant Nanterre ou Gennevilliers.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions