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Grève des chauffeurs de bus à Cergy-Pontoise: la mobilisation se poursuit ce jeudi, toujours pas de reprise du trafic

Un bus qui ne prend pas de voyageurs à Cergy-Pontoise

Un bus qui ne prend pas de voyageurs à Cergy-Pontoise - BFM Paris

La grève des chauffeurs de bus à Cergy-Pontoise continue ce jeudi 5 décembre. Une sixième réunion avec Francilité Seine et Oise est prévue.

Malgré le déblocage du dépôt de bus de Saint-Ouen-l’Aumône, la grève des chauffeurs de bus à Cergy-Pontoise se poursuit ce jeudi 5 décembre, quatre semaines après le début du mouvement.

"Les véhicules ne peuvent pas circuler et le trafic reste interrompu", précisait dans la matinée, Île-de-France Mobilités, sur ses réseaux sociaux.

"FO doit assumer la situation"

Le préfet du Val-d'Oise avait indiqué mercredi 4 décembre que le tribunal judiciaire de Pontoise avait rendu un jugement qui lui accordait un recours à la force publique pour libérer les dépôts bloqués par les grévistes. La police était alors intervenue pour débloquer le dépôt de bus de Saint-Ouen-l’Aumône et permettre aux non-grévistes de reprendre le travail.

Mais, selon Francilité Seine et Oise, la compagnie en charge de l'exploitation des bus, le syndicat FO, qui n'a pas approuvé le plan transport adapté mis en place, a incité les conducteurs de bus à exercer leur droit de retrait ce jeudi 5 décembre.

"En outre FO a investi une partie du dépôt, créant à nouveau un climat de tension au sein de l’entreprise, peu propice à une sortie de crise", ajoute la société dans un communiqué de presse.

"De fait, FO doit assumer la situation qui conduit à ce qu’aucun bus ne soit sorti ce matin, en dépit de la mobilisation et des propositions concrètes faites par l’entreprise. Les propositions d’harmonisation des rémunérations, sans aucune de perte de salaire, sont toujours sur la table. La revalorisation des salaires à l’embauche est une proposition concrète. La proposition de travailler conjointement sur les horaires des services est toujours d’actualité", indique Francilité Seine et Oise.

Une nouvelle réunion

Francilité Seine et Oise précise qu'après l'action des forces de l'ordre, elle avait mis en place un Plan transport adapté qui prenait en compte le taux de non-grévistes et qui avait pour objectif de "proposer à nouveau un service minimum de transport public aux 80.000 usagers privés de mobilité depuis 4 semaines".

Elle ajoute avoir mis en place dès la matinée de ce jeudi 5 décembre un dispositif d'accompagnement composé de trois équipages de sûreté sur le réseau, mais aussi d'"une équipe d’une quinzaine de personnes aux principaux points d’arrêts, et la mobilisation des contrôleurs et des médiateurs sur le terrain".

"Ce dispositif n’a pas eu l’agrément de FO, qui demande que chaque conducteur qui sort soit accompagné d’un agent de sûreté à bord. Un tel dispositif, qui mobiliserait plus de 200 personnes, est irréaliste", assure Francilité Seine et Oise, dans un communiqué.

Une sixième réunion était prévue ce jeudi 5 décembre. Francilité Seine et Oise espère que des solutions seront trouvées afin que le "travail puisse reprendre".

80.000 habitants sans alternative

Les chauffeurs de bus de Cergy-Pontoise et de Conflans-Sainte-Honorine (Val-d’Oise) en grève dénoncent notamment des véhicules inadaptés, ainsi que la détérioration de leurs conditions de travail. La présidente d'Île-de-France Mobilités et de la région Valérie Pécresse avait nommé un médiateur pour conclure un protocole d'accord, mais sans succès pour l'heure.

Depuis le 7 novembre, 80.000 habitants se retrouvent sans alternative pour se déplacer sur les 13 communes qui constituent l'agglomération. Aucun bus ne circule sur les 32 lignes.

Valérie Pécresse avait annoncé le mardi 26 novembre que tous les voyageurs seraient remboursés "pour les jours de service non-faits". Cette annonce avait été rapportée par le maire de la ville, Jean-Paul Jeandon, sur ses réseaux sociaux.

Solenne Bertrand