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Gaîté Lyrique occupée: sans solution ce vendredi, la direction quittera les lieux

La façade du théâtre de la Gaîté Lyrique à Paris, le 11 décembre 2024.

La façade du théâtre de la Gaîté Lyrique à Paris, le 11 décembre 2024. - Grégoire CAMPIONE / AFP

446 jeunes migrants occupent depuis le 10 décembre dernier la Gaîté Lyrique, lieu culturel parisien. Ce mercredi 26 février, la direction a annoncé qu'elle quitterait les lieux si une sortie de crise n'était pas trouvée d'ici ce vendredi 28 février.

La direction de la Gaîté Lyrique, établissement culturel parisien à l'arrêt depuis mi-décembre et l'occupation de ses locaux par de jeunes migrants, a indiqué mercredi qu'elle cessera la gestion du site si les autorités ne trouvent pas une solution pour prendre en charge ces adolescents d'ici vendredi.

"Sans intervention des autorités d'ici vendredi, la Gaîté Lyrique SAS et ses équipes seront contraintes de quitter le bâtiment et de suspendre l'exécution des contrats des prestataires en charge de la sécurité incendie, de la sûreté, de l'hygiène et la propreté, de la maintenance, de la collecte des déchets", a précisé la direction dans un communiqué.

"Un danger grave et imminent"

Les salariés, "qui ont exprimé à plusieurs reprises leur pleine confiance et soutien à la direction", ont eux fait valoir leur droit de retrait mardi, "évaluant que la situation constitue aujourd'hui un danger grave et imminent pour eux, pour les personnes qui occupent le lieu et pour le bâtiment", ajoute le communiqué.

La Gaîté Lyrique a indiqué avoir envoyé un courrier mardi à la Ville de Paris, propriétaire des lieux, l'informant de sa volonté "de suspendre le contrat de concession qui la lie à celle-ci, à compter du vendredi 28 février", poursuit le communiqué.

Selon un décompte de l'établissement effectué vendredi dernier, 446 jeunes occupent les lieux.

Le 10 décembre, environ 200 migrants mineurs ont investi les locaux de la salle culturelle, située dans le 3e arrondissement de Paris. Les jeunes exilés, rassemblés dans le "Collectif des jeunes du parc de Belleville", demandent à être hébergés et que leur minorité soit reconnue. L'établissement avait dû annoncer mi-décembre sa fermeture au public jusqu'à nouvel ordre.

Une situation "explosive"

La Gaîté Lyrique alerte aussi sur la situation "explosive" et "indigne" au sein de l'établissement, dénonçant "une promiscuité intenable" qui entraine des violences "croissantes en gravité et en fréquence".

"Depuis 79 jours, les salariés assurent, sur la base du volontariat, des gardes sur site 24/24h, alors que cela ne relève ni de leurs compétences, ni de leurs fonctions", tout comme "l'accueil et la mise à l'abri des occupants", rappelle la Gaîté Lyrique.

Ces salariés "ont pallié au mieux les carences des autorités administratives en offrant une aide d'urgence en plein hiver", souligne l'établissement. Saisi par la Ville de Paris, le juge des référés du tribunal administratif avait ordonné le 13 février l'évacuation dans un délai d'un mois.

La mairie avait alors indiqué qu'elle ne ferait néanmoins pas appel à la force publique, affirmant avoir lancé cette procédure pour forcer l'Etat, compétent en matière d'hébergement d'urgence, à "prendre ses responsabilités".

S.A avec AFP