Gaîté Lyrique: la directrice veut travailler avec la ville "pour rouvrir le lieu" après l'évacuation des migrants

L'entrée de la Gaîté Lyrique occupée par 250 mineurs isolés, le 11 décembre 2024, à Paris - Grégoire CAMPIONE © 2019 AFP
L'heure de l'état des lieux est arrivée. Depuis le 10 décembre dernier, la Gaîté Lyrique était occupée par plus de 400 mineurs migrants. Ce mardi 18 mars, les lieux ont été évacués par les forces de l'ordre.
Juliette Donadieu, directrice générale de la salle de spectacle parisienne, s'est rendue à l'intérieur de l'établissement quelques heures après son évacuation pour faire un premier état des lieux.
"Beaucoup d’affaires ont été laissées sur place. L’espace a été suroccupé. Il est usé, abîmé, mais il n’y a pas d’importantes dégradations ou de destructions", déclare-t-elle au Parisien.
"Dans un premier temps, il va y avoir des étapes de remise en état du bâtiment. On va faire un état des lieux plus détaillé, puis il va y avoir un passage des huissiers, des assurances, etc", ajoute-t-elle.
"On va se mettre en ordre de marche"
Pour l'heure, la Gaîté Lyrique restera fermée sous la surveillance des forces l'ordre postées à proximité du bâtiment. Une réouverture n'est pas envisagée dans l'immédiat.
"On va aussi s’assurer que les équipes, nos salariés et les prestataires qui ont été mobilisés jour et nuit depuis trois mois puissent se reposer. Et travailler avec la ville de Paris pour savoir quelles conditions on doit absolument réunir pour rouvrir le lieu", explique Juliette Donadieu au Parisien.
Si une date de réouverture n'est pas encore connue, la directrice générale des lieux se veut confiante sur leur réhabilitation. "On va se mettre en ordre de marche pour, à leurs côtés, rouvrir le bâtiment et reprendre notre mission culturelle et sociale", assure-t-elle à nos confrères du Parisien.
En attendant, les équipes de la ville de Paris continueront d'assurer la gestion de la sécurité du bâtiment.
"On a assumé de ne pas les jeter à la rue"
Concernant la récente expulsion après plusieurs mois d'occupation, Juliette Donadieu est limpide. "On s’oppose et on continue à s’opposer à toute expulsion sans mise à l’abri", martèle-t-elle au Parisien. Depuis l'expulsion, les équipes sont confrontées à un sentiment d'impuissance.
"On a plus de 400 jeunes qui sont manifestement à la rue. On ne se satisfait pas de cette situation", abonde-t-elle.
Concernant l'occupation en elle-même, la directrice de la Gaîté Lyrique reconnaît tout de même que les lieux ont été contraints d'accueillir les migrants.
"On a subi une occupation pendant plusieurs mois. Pour autant, en tant que lieu culturel, on a assumé de ne pas les jeter à la rue. Malgré un contexte extrêmement dur, on a tenu pendant plusieurs semaines", explique-t-elle.
Pour le moment, l'ensemble des équipes de la Gaîté Lyrique sont actuellement en chômage partiel. "On va tout faire pour qu’il n’y ait aucun impact sur les salariés", souligne au Parisien, Juliette Donadieu.
Une réunion entre les équipes de la Gaîté Lyrique et la direction aura lieu ce jeudi 20 mars pour évoquer l'avenir du lieu culturel parisien.