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Explosion rue de Trévise: la gestion du fonds d'indemnisation des victimes confiée à deux experts

Vue générale après l'explosion survenue rue de Trévise à Paris, le 12 janvier 2019 (PHOTO d'ILLUSTRATION)

Vue générale après l'explosion survenue rue de Trévise à Paris, le 12 janvier 2019 (PHOTO d'ILLUSTRATION) - Carl LABROSSE © 2019 AFP

La Ville de Paris a indiqué, ce mercredi, que ces deux personnalités - "un magistrat" et "un militaire à la retraite" - sont désormais chargées de jouer le rôle de tiers de confiance auprès des victimes et devront répartir au cas par cas les 20 millions d'euros dont est doté le fonds.

Deux experts désignés par l'Etat seront à la tête du fonds d'indemnisation des victimes de l'explosion de gaz de la rue de Trévise en janvier 2019, a indiqué ce mercredi la Ville de Paris, qui l'abonde de 20 millions d'euros et juge toujours possible de premières indemnisations avant 2022.

Dans cet accord-cadre, ces deux experts agiront comme tiers de confiance vis-à-vis des victimes et "viendront valider, cas par cas, qui a le droit à quoi", a résumé lors d'un point presse le premier adjoint (PS), Emmanuel Grégoire.

Le sujet est très sensible pour la mairie de Paris, mise en examen - comme le syndic de copropriété de l'immeuble - pour "homicides et blessures involontaires" et "destruction, dégradation ou détérioration par l'effet d'une explosion ou d'un incendie" et très critiquée par certaines victimes qui s'estiment abandonnées.

"Un magistrat et un ancien militaire" à la retraite

Ces deux coordonnateurs, "un magistrat et un ancien militaire" à la retraite ayant "travaillé sur des grandes catastrophes", ont été proposés par la déléguée interministérielle à l'aide aux victimes (DIAV), Frédérique Calandra, et approuvés par Matignon et le ministère de la Justice, a indiqué le bras droit de la maire PS Anne Hidalgo.

En parallèle, "la médiation réalisée par le tribunal judiciaire" entre les parties prenantes doit permettre une "finalisation de l'accord-cadre pour fin novembre", a affirmé Emmanuel Grégoire, qui avait annoncé début octobre provisionner 20 millions d'euros pour pouvoir commencer à indemniser les victimes "d'ici la fin de l'année".

"Si tous les coordonnateurs ont leur lettre de mission rapidement", les premières indemnisations pourraient "sans doute" intervenir à cette échéance, a maintenu Emmanuel Grégoire, pour qui les 20 millions sont une "première étape", un montant "extrêmement confortable pour 6, 9 mois, 1 an" et qui permettra "d'accompagner toutes les situations individuelles", préjudices corporels comme matériels.

"On aurait pu le faire il y a un mois"

Le Conseil de Paris doit autoriser ce jeudi la mairie à signer cet accord-cadre, qui associe notamment GRDF, le syndic de copropriété du 6 rue de Trévise et les assureurs, "sans préjudice des procédures judiciaires en cours et des éventuelles condamnations qui pourraient s'ensuivre".

"On aurait pu le faire il y a un mois", calendrier initial d'Emannuel Grégoire, a réagi auprès de l'AFP Delphine Bürkli, la maire (DVD) du IXe arrondissement, satisfaite toutefois que "la médiation sur la finalisation de l'accord-cadre se passe bien".

"Les victimes seront soulagées quand il y aura les versements", a ajouté Delphine Bürkli, pour qui les premières indemnisations n'interviendront au mieux qu'en janvier.

Au matin du 12 janvier 2019, une très forte explosion provoquée par une fuite de gaz avait soufflé cette rue du IXe arrondissement, tuant quatre personnes dont deux pompiers, en blessant 66 autres et laissant quelque 400 sinistrés.

H.R. avec AFP