BFMTV
Essonne

Essonne: un kiné jugé pour viols et agressions sexuelles sur plusieurs patientes et sa nièce

Photo d'illustration.

Photo d'illustration. - Damien Meyer - AFP

Accusé de six viols et huit agressions sexuelles sur des patientes, un kinésithérapeute de 56 ans est jugé, à partir de ce mardi 23 septembre, à la cour d'assises de l'Essonne. Il est également jugé pour un viol qui aurait été commis sur sa nièce.

Le procès d'un kinésithérapeute de 56 ans, pour viols et agressions sexuelles aggravés sur des patientes, s'ouvre mardi 23 septembre, devant la cour d'assises de l'Essonne. Entre 2013 et 2015, selon de nombreuses plaignantes qui avaient rendez-vous à son cabinet de Villiers-sur-Orge (Essonne), il pratiquait des massages qui s'achevaient pour plusieurs d'entre elles par des pénétrations digitales.

L'accusé comparaîtra jusqu'à vendredi pour six viols et huit agressions sexuelles sur des patientes, dont six se sont constituées parties civiles. Il sera également jugé pour le viol de sa nièce, alors âgée de 16 ans, lors d'un massage pendant des vacances en février 2007.

Un premier témoignage en septembre 2015

Fin septembre 2015, la première plaignante dénonce un viol à l'issue d'une consultation pour des douleurs dorso-lombaires. Le praticien "avait commencé à la masser avant de lui écarter les fesses puis de la pénétrer digitalement vaginalement, tout en lui caressant l'anus et les fesses", relate l'ordonnance de mise en accusation consultée par l'AFP.

Les enquêteurs remontent la liste de sa patientèle. Plusieurs patientes contactées expliquent n'avoir "jamais remarqué de propos ou gestes déplacés", de nombreuses autres dénoncent des violences sexuelles.

Selon la magistrate instructrice, le praticien profite de "l'absence de connaissance en kinésithérapie de ses patientes" pour commettre ces violences en les faisant souvent passer pour des gestes thérapeutiques.

Lors de l'instruction, il a également affirmé que des gestes répondaient "à des sollicitations" de certaines femmes. Pour autant, précise encore la juge d'instruction, le quinquagénaire "reconnaît la matérialité de chaque fait dénoncé" à l'issue de la procédure.

"Beaucoup d'appréhension"

"Il y a des gestes qui ne sont pas contestés mais après (il y a) évidemment le débat sur le consentement", a réagi Me Laurent Caruso, avocat du praticien. "Après toutes ces années, nous aurons peut-être enfin l'occasion de nous exprimer et de rétablir certaines choses dans l'enquête et l'instruction qui ont été faites à charge", a-t-il ajouté.

Une partie des faits dénoncés lors de l'instruction sont prescrits et d'autres ont fait l'objet de non-lieux.

La plaignante à l'origine du dossier ressent "beaucoup d'appréhension, et en même temps elle est très pressée que ça se passe, qu'on en finisse (car) quand on a un traumatisme, on veut obtenir la condamnation de la personne qui est responsable pour tenter de passer à autre chose", a réagi auprès le l'AFP son avocat, Me Jean-Philippe Feldman.

Une autre patiente espère que ce procès "remette du sens et de l'ordre dans le fracas existentiel que représente le fait d'avoir subi un viol alors qu'elle devait être soignée", a déclaré son avocate, Me Anne Bouillon.

Tanguy Roman Clavelloux avec AFP