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Paris Île-de-France

Essonne: le parquet requiert un procès pour le policier qui a éborgné un jeune en 2020

Un policier portant un LBD 40 le 2 mars 2019 à Bordeaux (illustration).

Un policier portant un LBD 40 le 2 mars 2019 à Bordeaux (illustration). - -Mehdi Fedouach - AFP

Le tir, qui a éborgné un jeune homme à Brunoy en 2020, "a été effectué en violation des prescriptions d'usage du LBD", avance le parquet.

Le parquet d'Evry a requis un procès contre le policier auteur d'un tir de lanceur de balles de défense (LBD) qui a éborgné un jeune homme en 2020 à Brunoy (Essonne), a indiqué le ministère public vendredi à l'AFP, confirmant une information de Libération.

"Par réquisitoire du 27 novembre 2023, le parquet a requis aux fins de mise en accusation devant la cour criminelle départementale de l'Essonne du fonctionnaire de police mis en examen dans ce dossier pour +violences volontaires ayant entraîné une mutilation et une infirmité permanente avec arme+", a détaillé le parquet.

Un tir "intentionnel" dit le parquet

Le ministère public invoque plusieurs justifications pour étayer cette demande de procès.

"Il est constant que le tir est intentionnel", a-t-il déclaré, et, selon l'enquête, "a été effectué en violation des prescriptions d'usage du LBD et directement atteint la victime au visage provoquant la perte de son oeil droit".

Contactés par l'AFP, les avocats du policier de la brigade anticriminalité (BAC), Me Jérôme Andréi, et du jeune homme mutilé, Me Eddy Arneton, n'ont pas souhaité faire de commentaires à ce stade.

Le policier mis en cause est placé sous contrôle judiciaire depuis sa mise en examen fin février 2020.

Un contrôle de police qui avait dégénéré

Dans la nuit du 22 février 2020, le jeune homme avait été grièvement blessé au visage lors d'échauffourées en marge d'un contrôle de police qui avait dégénéré dans le quartier sensible des Hautes-Mardelles à Brunoy, une ville plutôt pavillonnaire de 25.000 habitants située à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Paris.

Arme controversée du maintien de l'ordre, le LBD est accusé d'avoir causé plusieurs blessures et un décès lors des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel à Nanterre l'été dernier.

Cette arme avait déjà fait l'objet de vifs débats lors des manifestations des gilets jaunes en 2018-2019, pendant lesquelles plusieurs personnes avaient été éborgnées.

AGA.L avec AFP