Essonne: le combat d'une mère pour trouver un logement adapté au handicap de ses enfants

Assis sur sa chaise roulante, face aux escaliers, Rayane se prépare. Il passe son bras gauche sous le bras droit de sa mère et prend appui sur elle. Une fois la manœuvre effectuée, Karima saisit simultanément le haut du dos et les jambes de son fils. Tout est prêt: elle peut soulever Rayane et le porter à bout de bras sur les dix marches qui séparent le rez-de-chaussée de son appartement. Elle franchit la porte, essoufflée.
Cette scène est caractéristique du quotidien de cette quadragénaire, domiciliée à Massy, dans l'Essonne. Rayane, à l'instar de son faux jumeaux Younes, souffre d'amyotrophie spinale de type 3, une maladie musculaire. Si ce dernier peut se déplacer sur une centaine de mètres de manière relativement autonome, ce n'est pas le cas de son frère.
L'appartement dans lequel vit cette famille n'est pas plus adapté que l'immeuble. La salle de bain comprend une baignoire, elle aussi inaccessible à Rayane sans que sa mère ne le porte. Aujourd'hui, Karima s'escrime à trouver un logement adapté aux handicaps de ses enfants.

Fatigue et inquiétude
Elle était pourtant, à l'origine, particulièrement heureuse d'élire domicile dans cet appartement lorsque la mairie de Massy le lui a proposé il y a plusieurs années. Mais ses enfants ont grandi. Rayane pèse désormais près de 50 kg. La joie a laissé place à la fatigue et l'inquiétude: que fera-t-elle quand elle n'aura plus la force de porter son fils à bout de bras?
"Ce n'est pas que je ne veux pas rester, c'est que je ne peux plus rester, tient-elle à souligner au micro de BFM Paris Île-de-France. À un moment donné, je me dis: 'Wow, je ne suis pas Wonder Woman'. Je vais avoir une faiblesse. Je vais me fatiguer. Je vais me faire mal." Et d'ajouter: "Je veux avoir un autre lieu, plus épanouissant, plus beau, plus accessible pour eux".
"La demande est énorme"
En Île-de-France, les problèmes d'accessibilité aux personnes à mobilité réduite sont légion à en croire Fouad Ben Ahmed, élu à Bobigny et président de Solution d'assistance à mobilité verticale (SAMV). Cette entreprise propose son aide aux personnes en situation de handicap et aux seniors, avec notamment des monte-escaliers électriques réadaptés.
"Aujourd'hui, on doit être entre 10 et 20 interventions journalières, rapporte l'intéressé. Effectivement, la demande est énorme. Plus on est reconnus, plus la demande explose."
En attendant qu'une solution durable lui soit proposée, Karima voit son anxiété grandir. Car l'an prochain, ses enfants entreront au collège. Avec le lot de tracas que cela peut impliquer.