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Paris Île-de-France

Essonne: à Étampes, des jeunes rénovent un hôpital en échange d'une semaine de vacances

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Des jeunes issus de quartiers prioritaires participent à un chantier citoyen à l'hôpital d'Étampes, en échange d'une semaine de vacances. L'occasion de leur faire découvrir le monde du travail et ses valeurs.

"Une semaine en Espagne contre une semaine de travail, c'est rien". Depuis lundi, une quinzaine de jeunes issus de quartiers prioritaires d'Étampes sont engagés dans un chantier citoyen: repeindre les murs de l'hôpital, contre une semaine de vacances.

Encadrée par des associations et chapeautée par Mama Sy, éducatrice spécialisée et conseillère régionale, l'opération fête ses quatre ans cette année. L'occasion pour les jeunes de découvrir le monde du travail.

"La gratuité n'existe pas"

"On leur apprend un métier mais aussi ce qui tourne autour des métiers, c'est-à-dire le respect des horaires, du cadre, le travail en équipe, le fait d'avoir un chef qui donne les directives. L'idée est de les mettre en condition", détaille Mama Sy à BFM Paris Île-de-France.

"On a un principe assez clair: de dire que la gratuité n'existe pas. Dire à des jeunes: 'vous voulez partir en vacances, on va vous les financer', il ne faut pas avoir peur de dire qu'on a rien sans rien", poursuit-elle.

Les jeunes ont également pu passer du temps avec les résidents de l'Ehpad, qui dépend de l'hôpital. "C'est vraiment des journées parfaites pour amener un nouveau cadre, une nouvelle énergie dans l'Ehpad. C'est superbe ces initiatives intergénérationnelles", explique Yorick, employé de l'Ehpad.

À l'issue de leur semaine de travail, les jeunes partiront pour un voyage en Espagne, dans une villa, avec trois accompagnateurs.

Changer l'image des "quartiers"

"On est pressés. Ça vaut le coup. Une semaine en Espagne contre une semaine de travail, c'est rien", assure Yanis, 16 ans. "Si on veut quelque chose, il faut se donner les moyens, il faut travailler et on récolte ce que l'on sème", abonde Noah.

Participer à cette opération était aussi, pour les adolescents, l'occasion de changer l'image des "jeunes des quartiers". "Ça change notre image. On leur montre qu'on est pas méchants. On vit dans les quartiers mais on est comme eux", souligne Yanis.

"On colle une étiquette aux jeunes de quartiers en disant qu'ils ne font rien, qu'ils n'aident personne. On prouve le contraire", soutient Noah. "Les gens nous mettent tous dans le même sac, mais il y en a qui sont motivés, qui cherchent du travail", ajoute Mohammed.

En 2020, Mama Sy avait déjà organisé un chantier similaire, dans un commissariat de la ville, pour ouvrir le dialogue entre les jeunes et les forces de l'ordre.

Rémi Sanlis et Juliette Sadat avec F.R.