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"Des profiteurs de malheur": le maire du 19e arrondissement dénonce la récupération politique après le meurtre de Lola

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François Dagnaud dénonce le discours de l'extrême-droite sur la nationalité de la principale suspecte, et demande aux partis politiques de respecter un temps de silence pour le deuil de la famille de Lola.

"Je crois que le temps de deuil pourrait être un temps de silence politique." Après s'être saisie hier du meurtre de Lola, 12 ans, pour mettre en avant ses arguments contre l'immigration, l'extrême-droite fait face à une vague d'indignation des autres partis, qui dénoncent une récupération politique du drame.

Ce mercredi, le maire du 19e arrondissement, quartier où vivait et était scolarisée Lola, retrouvée morte vendredi dans une malle, dénonce le comportement paradoxal de "profiteurs de malheur".

"Venant de la droite et de l’extrême droite, ce discours où la responsabilité pénale de la principale suspecte passerait derrière sa situation administrative, j’y vois une forme étonnante de culture de l’excuse", déclare François Dagnaud au micro de BFMTV.

"C’est une façon de faire disparaître la responsabilité individuelle de la suspecte. Elle aura à rendre des comptes devant la justice", insiste-t-il.

"Un temps de silence politique"

L'élu dénonce une "inversion des valeurs" de la part de l'extrême-droite, qui a point du doigt la nationalité algérienne de la principale suspecte, qui faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire.

Dimanche, Éric Zemmour évoquait des faits "toujours commis par les mêmes, toujours au détriment des mêmes".

Une remarque "inappropriée", considère le maire du 19e arrondissement, qui demande aux partis de respecter le temps de deuil de la famille de Lola. "Il y a un temps pour tout: le temps du deuil, le temps de la justice, le temps du silence."

François Dagnaud dénonce une démarche politique "industrielle" et une "volonté de profiter du malheur".

S'il faut exprimer des mots, poursuit l'élu, ce sont des mots de soutien à la famille de Lola, ou bien des mots pour expliquer la situation aux enfants.

"Les gens sont à la fois bouleversés, effrayés. Il y a besoin de parler." Des cellules psychologiques ont été mises en place au collège de Lola, dans les écoles voisines et à disposition des habitants du quartier.

Laurène Rocheteau