BFMTV
Paris Île-de-France

Déchets à Paris: Dati demande à Hidalgo de rembourser la taxe sur les ordures ménagères

Des piétons passent devant des poubelles à Paris, avec le Panthéonen arrière-plan, le 20 mars 2023.

Des piétons passent devant des poubelles à Paris, avec le Panthéonen arrière-plan, le 20 mars 2023. - Emmanuel DUNAND © 2019 AFP

La maire du 7e arrondissement a également écrit à la procureure de la République de Paris pour évoquer l'ouverture d'une enquête liée à la gestion des déchets par la municipalité.

"La santé des Parisiens est en jeu." Rachida Dati, maire du 7e arrondissement et présidente du groupe "Changer Paris" au conseil de Paris, interpelle une nouvelle fois Anne Hidalgo sur la situation des déchets dans la capitale.

Dans une lettre datée du vendredi 24 mars, Rachida Dati pointe du doigt la taxe sur l'enlèvement des ordures ménagères instaurée par la mairie de Paris, et qui "devrait rapporter 633 millions d'euros à la collectivité" sur l'année 2023.

"Rembourser" la taxe aux Parisiens

Or "le service de collecte des déchets à Paris n'est pas effectif", dénonce la maire du 7e arrondissement, qui accuse Anne Hidalgo d'avoir "encouragé" la grève des éboueurs, "au mépris de [ses] devoirs de maire".

"La grève des éboueurs en réaction aux débats relatifs à la réforme des retraites a engendré une situation intolérable dans Paris, où près de 10.000 tonnes de déchets s'accumulent", écrit-elle.

Face à une compétence de la municipalité que Rachida Dati ne juge pas remplie par la ville de Paris, elle demande à la maire de rembourser la taxe sur les ordures ménagères.

"Je vous demande de rembourser aux Parisiens les recettes issues de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères", déclare-t-elle, précisant à BFM Paris-Île-de-France que le remboursement demandé concerne la période correspondant aux "perturbations" du ramassage des ordures.

Elle demande l'ouverture d'une enquête

Sur ce point, la maire du 7e arrondissement a également écrit à la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, pointant du doigt des faits qui "paraissent justifier l'ouverture d'une enquête" sur la gestion des déchets par la municipalité.

"Les faits paraissent être constitutifs à tout le moins du délit de négligence", et posent "nécessairement la question du délit de mise en danger de la vie d'autrui", écrit Rachida Dati.

Elle met également en cause la responsabilité de la ville de Paris pour le chef de "complicité" face aux risques que les déchets accumulés représentent, notamment en termes d'incendies. Jeudi dernier, un départ de feu sur des déchets s'était propagé à la façade d'un immeuble de la rue Saint-Marc, dans le 2e arrondissement.

Ce lundi, la mobilisation des éboueurs continuent, malgré le renouvellement de la réquisition d'agents grévistes annoncé par Laurent Nunez, préfet de police de Paris. Ce lundi matin, une centaine de manifestants ont notamment bloqué le garage de camions-bennes d'Aubervilliers.

Le volume de déchets non ramassés dans Paris commence toutefois à baisser. Dimanche, plus de 7800 tonnes de déchets ont été recensées, contre 9800 tonnes la veille. Une amélioration due à la réouverture de trois usines d'incinération en région parisienne.

Nicolas Dumas avec Laurène Rocheteau