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Paris Île-de-France

Crack à Paris: manifestation contre l'installation d'une salle à destination des toxicomanes près d'une école

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De nombreux riverains sont venus montrer leur colère, samedi, dans le 20e arrondissement de Paris, en raison du projet d'installation d'une salle à destination des consommateurs de crack à proximité d'une école primaire.

Samedi, de nombreux riverains du 20e arrondissement de Paris se sont réunis devant le bâtiment d'une ancienne école maternelle afin de protester contre le projet annoncé vendredi d'installer en son sein une salle à destination des toxicomanes. Elle serait située à proximité de l'école élémentaire Pelleport.

"Les enfants sont très nombreux à aller dans cette école. C'est une aberration pour nous d'avoir osé imaginer qu'une chose pareille soit possible", a expliqué un parent d'élève, inquiet, sur notre antenne.

Dominique Boyajean, conseiller d'arrondissement LR, craint quant à lui que des consommateurs de crack "viennent consommer aux abords de l'école" et que des revendeurs de drogue se déplacent également.

Plusieurs lieux proposés à Jean Castex

La maire PS de Paris Anne Hidalgo, qui s'était engagée à ouvrir dès cet été un premier lieu de prise en charge spécifique des usagers du crack dans la capitale, a proposé plusieurs sites possibles au Premier ministre Jean Castex, dans un courrier adressé fin août.

Anne Hidalgo a notamment proposé "un site adapté pour des accueils jour/nuit et une activité de soin" dans le XXe arrondissement, "opérationnel avant la fin de l'année", deux sites dans le quartier des Grands Boulevards, "dont un opérationnel avant la fin de l'année", et un site pour les femmes toxicomanes dans le 19e arrondissement.

La droite opposée à cette initiative

L'édile réclame depuis plusieurs mois l'ouverture de nouveaux lieux d'accueil des toxicomanes mêlant soins, hébergement et espaces de consommation. L'opposition de droite est, elle, vent debout contre les salles de consommation à moindre risque (SCMR) dites "salles de shoot", un terme réfuté par l'élue socialiste.

Début juin, le cabinet du ministre de la Santé Olivier Véran avait jugé "positif" le bilan des deux structures de ce genre testées à Paris et Strasbourg depuis 2016, et avait expliqué vouloir "pérenniser" dans le droit commun ces dispositifs, dont l'expérimentation n'était prévue que jusqu'en 2022.

Clément Boutin avec AFP