Courbevoie: 217 employés d'une entreprise remplacés par une intelligence artificielle

À Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine, une entreprise spécialisée dans la veille médiatique va se séparer de 217 employés sur 380, d'ici juin 2024. Les salariés seront remplacés par des logiciels d'intelligence artificielle.

C'est un plan social inédit en France. Sur les 380 employés de l'entreprise Onclusive, spécialisée dans la veille médiatique, 217 ont été mis à la porte et seront remplacés par une intelligence artificielle.

Selon Caroline, employée de la société et élue du personnel, "les gens sont sidérés".

"Je ne vois pas des chiffres, je vois des gens. Des gens qui travaillent depuis très longtemps dans cette société. On est des seniors entre guillemets pour la plupart et là, on est sous le coup du choc", explique-t-elle.

"On ne sait même pas comment ça va vraiment fonctionner"

Chaque jour, les salariés fournissaient à leurs clients des revues de presse. Ce travail de recherche et de recoupement des données sera donc réalisé à terme par des logiciels d'intelligence artificielle.

"Cette sélection a quand même été humaine. Demain ça sera du requêtage dans un outil de production lié à l'intelligence artificielle qu'on ne connaît pas. On ne sait même pas comment ça va vraiment fonctionner", indique Sylvain, employé licencié chez Onclusive et délégué syndical confédération française de l'encadrement - Confédération générale des cadres (CFE-CGC).

Sur ce sujet, la direction affirme que ces changements profonds étaient nécessaires pour assurer la pérennité de l'entreprise.

"Un désastre humain, un désastre social"

Les syndicats ont déjà engagé des négociations avec les responsables pour un plan de sauvegarde de l'emploi à la hauteur de cette transformation soudaine.

"J'espère que la direction va nous entendre, va comprendre la colère des personnes, va comprendre aussi le désastre économique qu'il y a derrière tout ça, souhaite Bruno, employé d'Onclusive et délégué syndical FO."

Et de continuer: "C'est aussi un désastre humain, un désastre social et j'espère que la direction va mettre suffisamment d'argent pour permettre à ce PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) d'être solide et acceptable."

Les premiers licenciements et départs sont attendus pour janvier et s'étaleront jusqu'en juin 2024.

Alexia Prunier, Antoine Forestier, Nolwenn Autret