Confinement: le maire de Yerres juge "irresponsable de pousser les gens vers la grande distribution"

Face au reconfinement du pays et à la fermeture des petits commerces jugés non-essentiels depuis vendredi, de nombreux maires ont pris des arrêtés pour autoriser la réouverture des boutiques de proximité. Une décision "irresponsable", selon le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui a vivement critiqué dimanche les maires qui "menacent la santé des Français" en rouvrant ces commerces.
"C'est compliqué d'être traité d'irresponsable, quand au contraire les maires de terrain sont justement les plus responsables dans cette affaire-là", a réagi sur BFM Paris ce lundi Olivier Clodong, maire divers droite de Yerres dans l'Essonne, qui autorisé vendredi l'ouverture des petites boutiques de sa ville.
"Il est irresponsable de pousser les gens vers la grande distribution, dans les hypermarchés, de pousser les gens à faire des queues pendant des heures alors que faire ses courses dans les petits commerces est la bonne solution", a fustigé l'édile.
"Aucune raison sanitaire pour fermer les petits magasins"
Comme bon nombre de ses homologues, Olivier Clodong met en avant le protocole sanitaire strict appliqué depuis plusieurs mois dans les commerces de proximité. Selon lui, il y a en effet "moins de risques à faire ses courses dans les petites boutiques que dans les hypermarchés".
"Ils ont depuis longtemps pris les mesures qu'il fallait pour lutter contre le Covid, estime le maire de Yerres. A l'entrée de chaque boutique, vous avez du gel, des masques pour ceux qui l'auraient oublié, il y a une gestion du flux très appropriée. Il n'y a aucune raison sanitaire, aucune, pour fermer les petits magasins", a martelé l'élu de l'Essonne.
Interrogé sur le principe du "click and collect", qui permettrait aux petits commerces "non-essentiels" de vendre leurs produits en ligne, Olivier Clodong estime qu'il ne s'agit pas d'une solution viable. "Quand vous allez acheter des chaussures, vous avez besoin d'essayer, quand vous chercher un livre, vous avez besoin d'échanger avec votre libraire", a opposé le maire.
L'arrêté d'Olivier Clodong, pris vendredi, a cependant été déféré par la préfecture samedi. Le tribunal administratif doit désormais trancher dans les heures qui viennent. "Si le juge considère que mon arrêté n'est pas légal et que les magasins doivent fermer, je me conformerais la mort dans l'âme à cette décision de justice", promet l'élu.