Ce que l'on sait sur l'élève de 3 ans violentée par une enseignante dans une école maternelle à Paris

Une petite fille de trois ans a été frappée par son enseignante dans l'école maternelle de Frères-Voisins, située dans le 15e arrondissement de Paris, le 4 septembre dernier. La scène a été filmée et les parents de la victime ont déposé plainte le lendemain.
L'enseignante a été remplacée dans sa classe. La ministre de l'Éducation nationale démissionnaire, Nicole Belloubet, a demandé "sans délai" ce mardi 10 septembre l'ouverture d'une procédure disciplinaire et la "suspension immédiate" de l'enseignante.
• L'élève faisait sa première rentrée
Les faits se sont déroulés le 4 septembre, dans le 15e arrondissement de Paris. Selon la mère de la victime, elle a déposé sa fille, âgée de trois ans, à l'école maternelle des Frères-Voisins vers 8h30.
La petite fille pleurait, car il s'agissait de sa toute première rentrée scolaire. Le soir, quand la maman la récupère, la petite fille lui dit que sa maîtresse l'a frappée dans le dos. Mais la maman pense alors que l'enfant exagère, vu son âge.
• La scène filmée par une autre parente d'élève
Le lendemain, la mère de l'élève se rend à l'école pour récupérer sa fille. Elle se fait alors interpeller par une autre parente, qu'elle ne connaît pas, qui lui montre une vidéo des faits de la veille.
Les images montrent une petite fille pleurer avant qu'une adulte ne lui donne un coup dans le dos. L'élève est ensuite mise au coin, continuant de pleurer. On distingue ensuite, l'enseignante aspergeant un produit en direction de la petite, en lui disant: "voilà, ça fait du bien là?"
La scène a été filmée par une maman d'élève. Selon la mère de la petite fille, la maîtresse ne s'est pas aperçue de sa présence.
La mère de l'enfant a porté plainte dans la foulée au commissariat d'Issy-les-Moulineaux. Elle a remis une copie de la vidéo à la police. Cette plainte a donné lieu à l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Nanterre, a appris BFMTV de source judiciaire. Le parquet de Nanterre devrait toutefois se dessaisir au profit du parquet de Paris, où se sont produits les faits.
• "Un traumatisme sévère psychologique"
La jeune fille a été examinée par un médecin généraliste le vendredi 6 septembre dernier. Par écrit, le docteur indique que la petite fille "présente un traumatisme sévère psychologique": "Elle va, vient, ne regarde pas en face les personnes".
La maman explique que sa fille est "perturbée, angoissée". À ce jour, la petite fille n'est toujours pas retournée en classe. Elle doit être réexaminée par d'autres professionnels de santé.
"Il faudra du temps et des spécialistes pour la remettre sur pied", déclare Me Vanessa Edberg, avocate des parents de l'élève, ce mardi 10 septembre, sur le plateau de BFMTV.
• La maîtresse a présenté ses excuses à la famille
Selon plusieurs sources, la maîtresse travaillait dans cet établissement depuis une dizaine d'années. Le maire du 15e arrondissement Philippe Goujon a dressé ce mardi 10 septembre, sur le plateau de BFMTV, le profil d'une enseignante âgée d'une cinquantaine d'années et "qui ne se laisse pas emporter normalement par ses émotions". "Elle ne découvre pas la scolarité en maternelle", assure l'élu.
L'enseignante a été reçue dès le vendredi 6 septembre par la directrice de l'école et ensuite par l'inspectrice de circonscription, en présence d’une représentante d’une association "relation école /famille".
L'enseignante avait 28 élèves de trois ans dans sa classe. Elle a été remplacée dans sa classe. Elle a reconnu les faits et a présenté ses excuses à la famille.
"L'institutrice est en état de choc. Elle regrette profondément ce qui s'est passé", confie son avocat à BFMTV ce mardi.
• Nicole Belloubet demande la "suspension immédiate" de l'enseignante
La ministre de l'Éducation nationale démissionnaire, Nicole Belloubet, a demandé "sans délai" ce mardi 10 septembre l'ouverture d'une procédure disciplinaire et la "suspension immédiate" de l'enseignante.
"Ces images sont terriblement choquantes et inacceptables dans notre École. J'ai demandé sans délai le lancement d'une procédure disciplinaire, avec une suspension immédiate de la professeure. J'adresse tout mon soutien à la victime et sa famille, qui sont prises en charge", écrit-elle, sur le réseau social X (ex-Twitter).
• Le maire du 15e condamne un acte "inqualifiable"
Sur le plateau de BFMTV ce mardi 10 septembre, le maire du 15e arrondissement de Paris, Philippe Goujon, a également évoqué le comportement "inqualifiable" de l'institutrice.
"C'est tout à fait insoutenable. Ce comportement est inqualifiable, venant d'une enseignante confirmée qui était dans cette école depuis une dizaine d'années et sur laquelle nous n'avions évidemment aucune information de ce type", déclare l'édile.
Phillipe Goujon demande au rectorat plus de moyens d'encadrement supplémentaire. "Nous manquons de personnel", reconnaît l'édile qui souhaiterait "alléger les effectifs dans cette classe".
• Le recteur de l'académie apporte son "soutien complet" à la victime
Attendu sur place ce mardi 10 septembre, le recteur de l'académie de Paris Bernard Beignier a apporté son "soutien complet" à la famille et à la victime, avec la volonté de "rebâtir une relation de confiance avec son école".
"Un enfant n'a pas à subir un acte de violence et surtout pas dans une école, c'est une contradiction radicale. Nous prenons les choses très au sérieux", explique-t-il.
Selon lui, le dossier de l'enseignante ne révèle rien. "Elle est enseignante depuis de très nombreuses années", précise ce dernier. L'enseignante est désormais suspendue. "J'ai signé l'arrêté ce matin à 9 heures", confie le recteur de l'académie.
Une enquête pénale et une enquête administrative sont lancées. Cette dernière pourra conduire "très certainement à un conseil de discipline", indique le recteur de l'académie de Paris.
Une cellule psychologique a été mise en place par le rectorat.