"Ça manque de visibilité": les noms de futures gares de la ligne 14 contestés par des élus

La ligne 14 du métro parisien. - FRANCOIS GUILLOT / AFP
À l'horizon 2024, la ligne 14 du métro parisien reliera Saint-Denis à l'aéroport d'Orly. Quatre nouvelles stations sortiront de terre pour assurer le lien entre les gares existantes: une au nord et trois au sud.
Du 20 juin au 4 juillet, Île-de-France Mobilités, l'organisme en charge des transports franciliens, a organisé une consultation en ligne pour décider des noms à attribuer à ces nouvelles stations. Résultat des courses: Saint-Denis Pleyel pour Saint-Denis, Hôpital Bicêtre pour le Kremlin-Bicêtre, Villejuif-Gustave Roussy pour Villejuif et enfin L'Haÿ-les-Roses pour la ville du même nom.
Plus au sud, deux futurs points de passage de la ligne 14 n'ont été intégrés au vote: MIN (Marché d'intérêt national) Porte de Thiais et Pont de Rungis. Et pour cause, ces deux stations existent déjà, respectivement sur la ligne T7 du tramway et sur la ligne C du RER. Lorsqu'une correspondance est créée, comme c'est le cas ici, il est de coutume de conserver le nom de la station existante pour éviter toute confusion.
"Question de bon sens"
Cependant, ce choix est loin de convenir aux élus de Chevilly-Larue, de Thiais et d'Orly. Plantés au carrefour des trois communes, les deux stations font l'objet d'âpres débats.
Stéphanie Daumin, maire communiste de Chevilly-Larue, bataille depuis trois ans contre la dénomination MIN Porte de Thiais. "Ça manque clairement de visibilité, pointe celle qui n'exclut pas de lancer une pétition au micro de BFM Paris Île-de-France. Il faudra préciser à chaque fois que MIN, c'est Marché d'intérêt national."
Pour appuyer son propos, elle prend l'exemple des noms attribuées aux quatre stations nouvellement créées: "Les gens se sont repliés vers deux solutions, qui sont le bon sens: soit c'est le nom de la commune, soit c'est le nom d'un grand équipement qui jouxte la station de métro".
Il s'agit à ses yeux d'une "question de bon sens, tout simplement, de visibilité". Elle développe: "À chaque fois qu'un Francilien, ou que quelqu'un d'un autre pays, va vouloir prendre le réseau, il va chercher le nom de la station qui porte le nom de la commune dans laquelle il va se rendre".
Quid de la Cité de la gastronomie?
Les acteurs économiques du pôle Orly-Rungis ne sont pas non plus favorables à l'idée retenue en l'état. Et militent pour l'appellation suivante: Cité de la gastronomie. Avec comme sous-titre: Rungis-Belle Épine.
Une proposition que partage Stéphanie Daumin, également présidente du Comité syndical du Syndicat d'études de la Cité de la gastronomie Paris-Rungis. Même si elle dit pouvoir "comprendre qu'Île-de-France Mobilités ne soit pas prête à dénommer une station comme ça tant que la Cité n'est pas sortie de terre". La fin des travaux n'est pas prévue avant 2024.
En attendant, "je propose que ce soit Chevilly-Larue-Rungis, ou Marché d'intérêt national. Auquel on accolera plus tard, lorsque la Cité de la gastronomie sera sortie de terre, le nom de la Cité".
Concurrence entre les communes
De leur côté, les élus de Thiais et d'Orly, sont eux aussi désireux de voir le nom de leur commune figurer dans celui de la station.
Interrogé par Le Parisien, Île-de-France Mobilités affirme que "des discussions sont en cours avec les élus sur des situations particulières pour voir si des adaptations sont possibles".
Preuve que tout espoir n'est pas vain pour Stéphanie Daumin et ses homologues, le maire de L'Haÿ-les-Roses est parvenu à avoir gain de cause dans une bataille similaire. À l'origine, la station qui traverse sa ville devait prendre le nom de Chevilly-Larue Trois communes.
"Cette victoire est une fierté que nous portons collectivement", a écrit Vincent Jeanbrun le 28 juillet sur son compte Facebook. Et l'édile d'adresser un message à ses administrés: "Votre mobilisation a été essentielle!"