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Paris Île-de-France

"C'est une arnaque écologique": colère après la coupe de plusieurs arbres devant le château de Vincennes

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Des arbres d'allignement aux abords du château de Vincennes ont été abattus dans le cadre d'un projet d'aménagement, ce lundi 2 septembre. Les associations de protection de la nature dénoncent "une arnaque écologique".

Ce lundi 2 septembre a démarré l'abattage de 18 arbres aux abords du château de Vincennes dans le cadre d'un projet visant à rendre les environs du site plus accessibles.

À la vue des carcasses d'arbres, des souches et du vide laissé par la disparition de ces arbres présents depuis des décennies, des habitants et des associations de défense de la nature ont été choquées.

"C'est une triple arnaque, comme le dit Francis Hallé (botaniste). Arnaque patrimoniale puisque vous aviez de grands arbres et vous vous retrouvez avec des arbrisseaux. Arnaque financière puisque ça ne coûtait rien, et là vous allez devoir payer pour planter et entretenir des arbres fruitiers très gourmands en eau. Enfin, une arnaque écologique puisqu'il faut 25 à 50 ans pour obtenir les mêmes services rendus", énumère Christine Nedelec, présidente de SOS Paris et de France Nature Environnement Val-de-Marne.

Crainte des îlots de chaleur et pour les faucons

Les défenseurs de la nature en ville estiment que ces coupes vont créer un îlot de chaleur. Ils s'inquiètent également des conséquences sur la faune locale, notamment les faucons crécerelles nichant dans les murs du château.

Des policiers étaient présents pour veiller à la bonne exécution de ce chantier annoncé en octobre 2023 et contre lequel des mobilisations s'étaient formées.

La mairie de Vincennes dit comprendre que "ces travaux d'aménagement suscitent nécessairement l'émotion", mais indique dans une longue publication sur ses réseaux sociaux que les arbres étaient malades et risquaient de contaminer ceux qui sont encore en bonne santé.

Des talus impropres au développement des arbres actuels

"La plupart des sujets abattus se trouvaient trop près des murs de contrescarpe du Château et en menacent la bonne conservation : pour rappel, 4,2 M€ ont été investis par l'État pour reconsolider et restaurer les murs des fossés dégradés notamment par les racines", indique la ville

Selon la mairie, les réseaux de gaz, d'électricité, d'eau et la station de métro près des talus condamnent le développement des arbres actuels.

Si ces 18 arbres ont été abattus, la mairie signale que 45 seront plantés (9 chênes chevelus et des pruniers de Damas) soit 23 de plus qu'aujourd'hui.

Oriane Voisine avec Florent Bascoul