"C'est l'enfer": un élu d'Essonne dénonce l'inaccessibilité des transports franciliens aux personnes à mobilité réduite

Alors que Paris accueille des milliers d'athlètes en situation de handicap à l'occasion des Jeux paralympiques, le réseau de transports de la capitale est encore largement inaccessible aux personnes à mobilité réduite. Une situation contre laquelle milite Pierrick Courilleau, élu municipal à Orsay en Essonne.
Car pour utiliser les transports en commun, celui qui se déplace en fauteuil roulant doit anticiper ses trajets. "Quand vous êtes en zone RATP, vous avez un service usagers qui est globalement au niveau, alors en revanche quand vous êtes en zone SNCF c'est l'enfer puisqu'il faut réserver 24 heures avant et se présenter 30 minutes avant d'embarquer", explique le conseiller municipal.
"La flamme était passée, c'était fini"
Mais la semaine dernière, alors qu'il souhaitait aller voir l'une de ses connaissances porter la flamme paralympique, son trajet vers le 15e arrondissement de Paris ne s'est pas passé comme prévu. Aucun agent n'était présent pour l'aider en gare du RER B. Alors après de longues minutes d'attente, il a dû changer de gare de départ.
"Face au manque d'agents, j'ai dû changer d'itinéraire pour tenter de rattraper les trois quarts d'heure de perdus, je suis arrivé sur place en retard, (...) la flamme était passée, c'était fini", regrette Pierrick Courilleau.
Cette frustration est malheureusement bien trop régulière pour cet élu qui doit constamment s'adapter. "L'arrêt porte de Versailles où on devait s'arrêter n'est pas desservi, on va tricher et rattraper la piste cyclable", montre-t-il devant la caméra de BFM Paris Île-de-France.
"L'accessibilité n'est pas négociable"
Pierrick Courilleau dénonce un manque d'accessibilité des transports en commun pour les personnes en situation de handicap dont les trajets sont selon lui deux à trois fois plus longs que ceux de personnes valides.
"On a très clairement une dégradation de la qualité de service, l'accessibilité n'est pas à géométrie variable, elle n'est pas négociable", martèle Pierrick Courilleau. "Aujourd'hui on a 3% des stations de métro accessibles, seulement deux lignes de RER, il faut payer le Navigo plein pot pour un réseau aux trois quarts inaccessible".
À l'occasion d'une conférence de presse organisée le 26 août, la présidente d'Île-de-France Mobilités Valérie Pécresse a quant à elle affirmé que 100% des bus sont accessibles à tous, contre "seulement 25%" du réseau de métro, tram et RER.
Elle a partagé aussi son souhait de faire "un métro pour tous". Ce projet pourrait nécessiter au moins 20 ans de travaux pour un coût estimé entre 15 et 20 milliards d'euros.
La région Île-de-France est prête à prendre en charge un tiers du coût total des travaux. Valérie Pécresse a appelé l'État et la ville de Paris à contribuer à leur tour à la même hauteur afin de financer les deux tiers restants.