"Un métro pour tous": Valérie Pécresse veut rendre accessible le réseau parisien

Une personne en fauteuil roulant au sommet des marches d'une station de métro parisienne le 26 septembre 2018, durant une démonstration de l'Association des paralysés de France afin de protester contre le manque d'accessibilité des transports en commun à Paris. - Philippe LOPEZ / AFP
C'est un défi colossal que Valérie Pécresse se dit prête à surmonter. Si l'Île-de-France jouit d'un vaste réseau de transports en commun, ce dernier n'est que très peu accessible aux personnes à mobilité réduite. Un dédale d'escalier, peu d'ascenseurs, des espaces larges entre le train et le quai... À l'aube du lancement des Jeux paralympiques, c'est un "point noir" qu'Île-de-France Mobilités ne peut ignorer.
Début août, la présidente de l'autorité organisatrice des transports Île-de-France Mobilités (IDFM), Valérie Pécresse, en a fait le "prochain défi" décennal. Ce lundi 26 août lors d'une conférence de presse, la présidente de région a appelé à lancer (...) un nouvel horizon pour les transports franciliens: "un métro pour tous".
"Ce projet, 'Un métro pour tous', peut devenir le grand projet de la décennie avec l'accessibilité du métro historique", explique-t-elle.
Un challenge conséquent car aujourd'hui, seules 29 stations de métro sur seulement deux lignes (la 11 et la 14) sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Dans Paris intramuros, "on a 100% d'accessibilité des bus, mais seulement 25% d'accessibilité du réseau ferré: métro, tram, RER", souligne Valérie Pécresse. Sur le réseau francilien (RER, Intercités, TER), quatre stations sur cinq, accueillant 95% du trafic, ont été aménagées pour les Jeux, assure également IDFM. C'est donc le métro qui pêche le plus.
Au moins 20 ans de travaux
Le chantier s'annonce très long et coûteux, a estimé l'autorité organisatrice des transports franciliens. Des travaux d'au moins 20 ans seraient nécessaires à rendre le métro accessible, ce qui représente un coût entre 15 et 20 milliards d'euros. Valérie Pécresse l'avoue, c'est un chantier "extrêmement compliqué à mener dans Paris intramuros".
Sans compter que certaines stations ne pourront pas être 100% accessibles, en raison de leurs contraintes historiques inévitables et d'un sous-sol parisien déjà très encombré.
Néanmoins, la présidente d'IDFM persiste et signe. Dans des propos rapportés par Le Figaro, elle défend un "pari gagnant", notamment car ces travaux seront bénéfiques également à toute la population, "avec le vieillissement".
"Ma proposition, elle est sur la table et la main est tendue", a dit Valérie Pécresse, insistant également sur la concertation avec les habitants.
Une partie du projet "prête à être lancée"
Reste à trouver le financement de ce colossal chantier. La région Île-de-France est prête à prendre en charge un tiers du coût total des travaux. Valérie Pécresse appelle l'État et la ville de Paris a contribué à leur tour à la même hauteur afin de financer les deux tiers restants.
"Je suis prête, et je l'ai dit, (...) à boucler ce plan de financement en faisant trois parts égales, une part région, une part État, une part ville de Paris", a déclaré la présidente de région à propos des travaux pour l'ensemble du réseau du métropolitain.
Du côté de la ville de Paris, la tendance est favorable. L'adjointe chargée de l'accessibilité Lamia El Aaraje, a assuré que la ville plaiderait en faveur du chantier après les Jeux et qu'elle était "prête à discuter" avec les partenaires.
Une partie du projet est déjà "prête à être lancée", assure Valérie Pécresse. Cette dernière souhaite commencer les travaux par la ligne 6 car plus simple à rendre accessible en raison de sa grande partie aérienne. La plupart des stations pourront être accessibles par ascenseur, sans nécessité de creuser le sol.
Pour cette ligne uniquement, il faudrait débourser entre 600 et 800 millions d'euros pour cette ligne, affirme Valérie Pécresse.
Pour les Jeux paralympiques, Île-de-France Mobilités pallie son réseau difficile d'accès avec 100 navettes dédiées aux personnes en situation de handicap et en fauteuil roulant. Chaque trajet coûte 4 euros par personne, soit le prix d’un ticket de métro durant les Jeux.
Pendant ces Jeux paralympiques, Île-de-France Mobilités s'attend à accueillir jusqu'à 300.000 spectateurs par jour, moitié moins que pendant les Jeux olympiques.