"Beaucoup ne parlaient pas": la ville de Paris veut mieux accueillir la parole des femmes victimes de voyeurisme dans les piscines

L'adjoint aux Sports de la maire de Paris Pierre Rabadan le 17 juin 2024 - JULIEN M. HEKIMIAN / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP
La ville de Paris déterminée à protéger les nageuses. Dans un entretien au Parisien publié ce jeudi 31 juillet, l’adjoint à la maire chargé du sport, Pierre Rabadan, reconnaît avoir été étonné par "l'ampleur" du phénomène de voyeurisme dans les vestiaires des piscines de la capitale, objet d'une enquête ouverte en avril dernier.
"Il y a eu une libération de la parole et un grand nombre de témoignages qui correspondaient assez peu au nombre de signalements qui nous étaient remontés jusqu’à présent", explique l'élu.
"Nous nous sommes rendu compte que beaucoup de victimes ne parlaient pas ou que la parole n’était peut-être pas assez bien recueillie", ajoute-t-il, annonçant qu'un "protocole de signalement des faits de voyeurisme a été instauré début juillet en ce sens".
Autocollants sur les portes des cabines
La ville de Paris avait dévoilé le 12 avril un plan de lutte contre les actes de voyeurisme dans les piscines municipales, après les nombreux témoignages de femmes filmées à leur insu.
"Nous avons demandé aux agents d’être plus présents dans les zones de vestiaires et d’y effectuer une inspection quotidienne et systématique. Nous avons aussi lancé une formation obligatoire spécifique à l’écoute et à la prise en charge des victimes pour les 600 personnes qui travaillent dans les piscines", détaille Pierre Rabadan.
Si la ville refuse d'instaurer des vestiaires non-mixtes, peu adaptés aux mères accompagnées de leur enfant, l'adjoint aux Sports dit avoir "opté pour une autre option: mettre des autocollants sur les cabines de l’ensemble de nos piscines" pour les séparer en différentes catégories (femme, homme, famille et personnes non binaires).
L'élu demande enfin à ce que les piscines soient mises au courant des suites judiciaires lorsqu'un suspect est interpellé. "On se rend compte qu’une fois que l’agresseur est embarqué par la police, nous ne sommes pas tenus au courant des suites qui sont données, s’il a été condamné, interdit de piscine, etc", regrette-t-il, insistant pour que le sujet soit pris en compte "à l'échelle nationale".