Auriez-vous réussi la dictée géante des Champs-Élysées?
1779 pupitres alignés sur les pavés. Ce dimanche, l'avenue des Champs-Elysées s'est transformée en une immense salle de classe, le temps d'une dictée géante. Gardé secret jusqu'au bout, le texte a finalement été dévoilé dans l'après-midi: il s'agissait d'un extrait des Lettres de mon Moulin, "La Mule du Pape", d'Alphonse Daudet.
Le coup de départ de l'événement a été donné à 13h30. 1700 personnes de tous les âges étaient attendues pour cette première "dictée de notre enfance", qui a été récitée à trois reprises par le journaliste Augustin Trapenard.
Voici le texte de cette dictée exceptionnelle.
Texte issu des Lettres de mon Moulin, « La Mule du Pape » d'Alphonse Daudet
"Qui n’a pas vu Avignon du temps des Papes, n’a rien vu. Pour la gaieté, la vie, l’animation, le train des fêtes, jamais une ville pareille.
C’étaient, du matin au soir, des processions, des pèlerinages, les rues jonchées de fleurs, tapissées de hautes lices, des arrivages de cardinaux par le Rhône, bannières au vent, galères pavoisées, les soldats du Pape qui chantaient du latin sur les places, les crécelles des frères quêteurs; puis, du haut en bas des maisons qui se pressaient en bourdonnant autour du grand palais papal comme des abeilles autour de leur ruche, c’était encore le tic tac des métiers à dentelles, le va-et-vient des navettes tissant l’or des chasubles, les petits marteaux des ciseleurs de burettes, les tables d’harmonie qu’on ajustait chez les luthiers, les cantiques des ourdisseuses; par là-dessus le bruit des cloches, et toujours quelques tambourins qu’on entendait ronfler, là-bas, du côté du pont.
Car chez nous, quand le peuple est content, il faut qu’il danse, il faut qu’il danse; et comme en ce temps-là les rues de la ville étaient trop étroites pour la farandole, fifres et tambourins se postaient sur le pont d’Avignon, au vent frais du Rhône, et jour et nuit l’on y dansait, l’on y dansait…
Ah ! l’heureux temps! l’heureuse ville!"
Deux autres dictées étaient prévues dans l'après-midi: une dite "sportive", dictée par Pierre Rabadan, adjoint aux sports à la mairie de Paris; et une autre dite "contemporaine", prise en charge par l'autrice Katherine Pancol.