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Aubervilliers: "journée blanche" à l'office HLM après une série de menaces et agressions

Depuis le 20 janvier, les agents de l'OPH d'Aubervilliers subissent une série de menaces et d'agressions.

Depuis le 20 janvier, les agents de l'OPH d'Aubervilliers subissent une série de menaces et d'agressions. - BFM Paris

Tags menaçants, gaz lacrymogène, coups... Depuis le 20 janvier, les agents de l'OPH d'Aubervilliers subissent une série de menaces et d'agressions. La maire de la commune dénonce des actes "intolérables".

Les agents de l'Office public de l'habitat (OPH) d'Aubervilliers, en banlieue parisienne, ont cessé le travail jeudi pour dénoncer la série de menaces et d'agressions qui les vise depuis un mois et inquiète les autorités. Pour cette "journée blanche", les bureaux d'accueil, les loges de gardiens et le siège de l'office HLM de cette ville populaire de Seine-Saint-Denis ont fermé leurs portes en marque de protestation contre un niveau de violence "jamais vu".

"À un moment donné, il faut marquer le coup. On sait qui est visé derrière tout ça, c'est la direction, et c'est en même temps le personnel", a déclaré un syndicaliste du bailleur social, qui n'a pas souhaité être identifié par crainte de représailles.

Tags, gaz lacrymogène, coups...

La série noire a commencé le 20 janvier par des tags sibyllins sur des loges qui semblaient menacer les gardiens de "jambisation", mutilation des jambes pratiquée dans le milieu des trafiquants de drogue.

Quatre jours plus tard, trois gardiens sont attaqués au gaz lacrymogène sur un parking par des individus aux visages dissimulés. La même semaine, une employée est rouée de coups et gazée devant son domicile par des personnes portant des cagoules et des gants en latex.

Le 31 janvier, une enveloppe est déposée à l'attention du nouveau directeur général, avec à l'intérieur une balle d'arme à feu et l'adresse de son domicile personnel. Puis mi-février, un individu attaque des agents dans un bureau d'accueil en les aspergeant de gaz lacrymogène.

Au micro de BFM Paris ce jeudi, la maire (UDI) Karine Franclet a affirmé espérer "vivement que ces actes d'intimidation, de menaces, qui sont intolérables, vont maintenant cesser".

Changement de majorité politique

Ces faits s'inscrivent dans un contexte de changement de majorité politique à Aubervilliers, ville de 90.000 habitants passée à droite aux élections municipales de 2020, une première depuis la Seconde guerre mondiale.

L'alternance politique a donné lieu à l'arrivée d'une nouvelle équipe à la tête de l'OPH, qui affiche sa volonté de réformer en profondeur le bailleur aux 8.200 logements et voit dans cette reprise en main l'origine du climat de violences.

"On pouvait commander 230 chaudières sans passer par des marchés (publics), on pouvait avoir une voiture de fonction, une carte essence et en plus une prime de 1.700 euros. On siffle clairement la fin de la récré, et vraisemblablement ça ne plaît pas", a estimé la maire (UDI) Karine Franclet, présidente de l'OPH, en conférence de presse.

"Tout est lié, imbriqué. Les mécontents sont nombreux et il y a tout un réseau à détricoter", a-t-elle affirmé.

La vidéosurveillance des bureaux de l'OPH va être renforcée et les employés seront équipés d'un bouton d'appel de détresse via une application. Une enquête pour violences aggravées est confiée à la sûreté départementale.

M.L. avec AFP