1er-Mai: 24.000 personnes ont manifesté à Paris, selon le ministère de l'Intérieur

À Paris, 24.000 personnes ont participé ce dimanche à la a manifestation du 1er-Mai, selon le ministère de l'Intérieur.
Le cortège s'est élancé peu après 14h30 de la place de la République derrière une banderole "pour la paix, les libertés et contre les régressions sociales". Il a gagné la place de la Nation, à l'appel de l'intersyndicale CGT-Unsa-FSU-Solidaires, rejointes par les organisations étudiante et lycéennes Unef, VL, MNL et FIDL, avec pour revendications les questions des salaires, des services publics, de protection sociale et de transition écologique.
En marge du défilé, 54 personnes ont été interpellées, selon un bilan provisoire de Gérald Darmanin en début de soirée.
Des tensions en marge
Un "cortège sauvage" s'est détaché de la manifestation, portant vêtements, gants et masques noirs, pour prendre un itinéraire non-déclaré en préfecture, d'après les informations de BFMTV.
Plus loin, dans les rues adjacentes au Boulevard Voltaire, les manifestants ont tenté de dresser une barricade à l'aide de palissades. La vitrine d'un assureur a été détruite à coups de marteau.
Sur le même Boulevard Voltaire, à la hauteur de la place Leon-Blum, les manifestants présents en amont du cortège s'en sont pris à un McDonald's, dont la plupart vitres ont été détruites et recouvertes de tags. Ils ont lancé des projectiles, dont des fruits, sur les forces de forces de l'ordre. Les policiers ont tenté de les disperser à l'aide de lacrymogènes.
Une vingtaine d'enseignes, en majorité des McDonald's, assureurs, agences immobilières ou banques, ont été endommagées alors qu'une voiture a été fracturée.
La réforme des retraites dans le viseur
La réforme des retraites est aussi l'un des points de crispation de cette journée, qui est "cette année un peu exceptionnelle" car elle intervient une semaine après la réélection d'Emmanuel Macron, a souligné en tête du cortège le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.
Interrogé sur les messages adressés au président de la République, ce dernier a répondu: "les messages, il les connaît", énumérant: "plus de salaires, des emplois de qualité, pas la retraite à 65 ans mais plutôt la retraite à 60 ans". Pour lui, une nouvelle mobilisation est envisageable dès "avant la rentrée, parce que le niveau de mécontentement sur les retraites ou les salaires est très fort".
"Nous sommes opposés résolument, et nous voulons le dire, à toute forme de recul de l'âge de la retraite", a martelé de son côté le secrétaire général de FO, Yves Veyrier, présent dans la manifestation.
"Les politiques jouent leur jeu sur les élections législatives, nous ce qu'on pense c'est que face au pouvoir en place, c'est par les luttes (...) que ça va se passer", a relevé le responsable de Solidaires Simon Duteil. Quant à l'Unsa, son secrétaire général adjoint Guillaume Trichard a mis l'accent sur la question du pouvoir d'achat, qui "enjambe la présidentielle et va enjamber les législatives".
25.000 manifestants en 2021
Ce 1er mai revêt aussi une signification particulière pour la gauche, présente en ordre dispersé dans le contexte de négociations difficiles pour parvenir à un accord en vue des législatives. Jean-Luc Mélenchon (LFI), qui a pris la parole sur une estrade au moment où le cortège s'ébranlait, ou encore Olivier Faure (PS) étaient au rendez-vous.
En 2021, les organisateurs avaient revendiqué plus de 170.000 manifestants, dont 25.000 à Paris. Le ministère de l'Intérieur avait quant à lui dénombré 106.650 manifestants en France, dont 17.000 dans la capitale.