Un épisode de chaleur à cette période de l'année, est-ce exceptionnel?

La France est confrontée à une météo estivale et cela va se poursuivre dans les prochains jours. Pour les météorologues, si cet épisode de chaleur n'est pas inédit, il est remarquable si tôt dans l’année.

Sec, chaud et ensoleillé... Météo France annonce un temps particulièrement agréable dans les prochains jours sur quasiment l'ensemble du pays. Cela a d'ailleurs déjà commencé ce lundi, puisque la barre des 25°C a été dépassée pour la première fois de l'année à Paris: à 15 heures, il faisait 25,7°C dans la capitale. Dans plusieurs villes de l'Ouest du pays, on a même frôlé les 30°C.

Et cela devrait se poursuivre, car les températures devraient continuer à augmenter tout au long de la semaine. Avec 23 à 28°C dans le Nord et 25 à 30°C attendus sur la moitié sud, les maximales atteindront des valeurs estivales. Dans plusieurs villes de France comme Bordeaux, Lyon, Clermont-Ferrand, Agen, Toulouse ou encore Montauban, le mercure devrait dépasser les 30°C, tandis qu'on devrait atteindre les 28°C à Paris mardi.

Un épisode "remarquable et pas si fréquent"

Cet épisode de chaleur, qui devrait durer jusqu'à au moins vendredi, est jugé "remarquable" à plusieurs égards par Météo France. D'abord "par sa précocité", puis par "sa durabilité" et enfin par "son étendue géographique". L'agence rappelle que le mois de mai est un mois de printemps où on peut à la fois "enregistrer les dernières gelées" et "observer les premières fortes chaleurs en plaine".

"Sans être exceptionnel, un épisode de chaleur comme celui attendu la semaine prochaine, précoce et durable, n’est tout de même pas si fréquent", ajoute Météo France dans son bulletin publié ce lundi.

Les prévisionnistes rappellent que "dans le contexte du changement climatique, notons que les périodes de vagues de chaleurs sont amenées à devenir plus fréquentes, et tendent à s’installer plus précocement au cours du printemps qu’avant". Ces fortes chaleurs sont par ailleurs source d'inquiétude, puisque plusieurs départements du Sud sont placés en alerte ou vigilance sécheresse.

Des précédents en 1998 et dans les années 1940

Avec 30°C en 1998, c'est à Lille et Paris, que le seuil de "forte chaleur" avait été atteint pour la première fois lors des Saints de glace (entre les 11 et 13 mai). Ce seuil a d’ailleurs pu être atteint plus tôt par le passé, rappelle Météo France, puisque 30,1°C avaient été mesurés à Paris le 16 avril 1949. 

Avant cela, on peut citer les épisodes de chaleur du 11 au 14 mai 1998, du 14 au 16 mai 1992. Le 16 mai 1992, 30,3°C avaient été enregistrés à Rennes. Enfin, les mois de mai 1912 ou encore 1945 avaient été marqués par des épisodes d'intenses chaleurs, avec 32,2°C relevés à Nantes le 16 mai 1945.

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV