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Tornade, températures, incendies: pourquoi les phénomènes météo de ce mois de mars ressemblent à ceux d'août

Un incendie s'est déclaré vendredi soir près de la prison de Grasse (Alpes-Maritimes).

Un incendie s'est déclaré vendredi soir près de la prison de Grasse (Alpes-Maritimes). - SDIS 06

Le pays connaît des phénomènes enregistrés plus traditionnellement en période estivale, telles que des températures supérieures aux normales de saison et des incendies.

Des départs de feu dans le sud du pays, des températures dépassant parfois les 20°C, des orages et des tornades: cela ressemble aux conditions météorologiques d'un mois d'été. Il s'agit pourtant de la météo enregistrée en France en cette première moitiée de mars.

• Des températures au-dessus des normales de saison

Une grande partie du pays connaît en ce début de mois de mars des températures au-dessus des normales de saison, avec des maximales habituellement connues au mois d'août.

C'est notamment le cas dans le sud-ouest, où les normales de saison sont comprises entre 5.5°C et 15°C en mars, selon Météo France. Les maximales prévues ce lundi et mardi s'établissent pourtant à 21°C, soit une température correspondant aux normales d'août.

Même chose à Nice où les maximales prévues en ce début de semaine vont jusqu'à 19°C, soit bien au-delà des températures normales de ce mois-ci comprises entre 8.3°C et 15.4°C.

Et cela ne concerne pas que le sud du pays. À Strasbourg, où les normales sont situées entre 2.6°C et 12.1°C en mars, il est prévu jusqu'à 23°C ce lundi, et de nouveaux épisodes autour des 20°C dans la semaine. Des niveaux qui correspondent à des mois d'été.

• Déjà des incendies dans le sud du pays

Les pompiers sont déjà intervenus pour éteindre plusieurs incendies en ce début de mois de mars. C'est notamment le cas dans les Alpes-Maritimes, où 30 hectares ont brûlé à Briançonnet, 20 hectares à Saint-Vallier-de-Thiey, ou encore 3 hectares à Spéracèdes.

Une situation qui s'explique par la sécheresse que connaît le pays depuis de nombreuses semaines, le déficit pluviométrique de la région, les vents violents dernièrement connus ou encore les températures élevées.

"Avec la sécheresse, le moindre point d'allumage va donner un feu qui peut évoluer rapidement", prévient Jean-Christophe Demarte, commandant de la compagnie des sapeurs pompiers de Grasse au micro de BFMTV.

De quoi faire craindre un été aussi incendiaire que celui de 2022. "L'année 2023 s'annonce malheureusement comme l'année 2022, qui était déjà très sèche. Maintenant on n'est qu'au mois de mars, on a encore un peu de temps avant l'été, on verra si la météo sera clémente ou pas avec nous d'ici l'été", commente le pompier.

• Des tornades pas si inhabituelles

Ces derniers jours ont également été marqués par une tornade survenue à Pontarion dans la Creuse. Un phénomène qui n'a pas fait de victimes mais qui n'en était pas moins impressionnant pour les habitants qui ont connu de nombreux dégâts.

Si les tornades, générées par une importante activité orageuse, sont particulièrement relayées en période estivale, elles sont loin de ne survenir qu'à ce moment-là de l'année.

"On en a aussi bien en janvier qu'en mai ou en novembre", a indiqué à BFMTV.com Patrick Marlière, directeur d'Agate Météo, "c'est vraiment tout au long de l'année".

"C'est vrai qu'en période estivale on en enregistre un peu plus, mais on peut en enregistrer même en février ou en janvier", a abondé son confrère Grégory Langlet, prévisionniste à Agate Météo.

Avec le réchauffement climatique, les spécialistes ne s'attendent pas spécialement à plus de tornades, mais à des "tornades beaucoup plus extrêmes".

Emilie Roussey