"Ordre neigeux obligatoire": le maire d'une station de l'Isère prend un arrêté pour "contraindre" la neige à tomber

Le maire de Gresse-en-Vercors a pris un arrêté mercredi 22 janvier pour obliger la neige à tomber sur sa commune qui abrite une station de sports d'hiver de moyenne altitude.

Un texte plein de sarcasme pour répondre à ses détracteurs. Le maire de Gresse-en-Vercors, Jean-Marc Bellot, a pris mercredi 22 janvier un arrêté municipal dans sa commune de l'Isère pour "contraindre" la neige à tomber, rapporte Le Dauphiné Libéré, alors que la station de sports d'hiver située à 1.200 mètres d'altitude souffre actuellement d'un manque d'enneigement.

"Le présent arrêté a pour objet de contraindre les flux météorologiques de déverser de la neige à partir du 31 janvier 2025", dit le texte.

"Si les flux météorologiques ne devaient pas s'exécuter de bonne grâce et/ou si le changement climatique devait sévir dans notre commune, ces agents pourraient faire appel aux forces de l'ordre les plus proches pour rétablir l'ordre neigeux obligatoire jusqu'au 9 mars", prévient même l'arrêté, menaçant de sévir en cas d'absence de chutes de neige.

"Permettre le déroulé optimum de la saison"

La décision est censée "permettre le déroulé optimum de la saison de ski qui a bien débuté le 15 décembre, mais qui a du mal à continuer sur le même rythme", dit le texte.

Provocateur, l'arrêté est en réalité une réponse ironique aux détracteurs du maire de la commune qui, selon lui, lui reprochent de ne pas en faire assez pour la station de Gresse-en-Vercors actuellement en difficultés.

Le ski va-t-il disparaitre à cause du réchauffement climatique?

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"Rallonger l'hiver, ce n'est juste pas possible", explique le maire à France 3 régions, rappelant que le Vercors souffre d'un manque de neige dont il ne peut pas être tenu responsable.

La viabilité de la station en question

Jean-Marc Bellot entend également, avec ce texte, réinterroger la viabilité de la station sur le long terme, alors que le changement climatique perturbe les saisons.

"On voit bien que le nombre de jours de fonctionnement de la station est en forte réduction. On parle de 90 jours quand tout va bien", dit-il.

"Ça veut donc dire que la station doit équilibrer ses comptes en 90 jours, si les conditions le permettent, ce n'est juste pas possible", estime l'élu.

L'élu veut rendre son écharpe à la fin de l'hiver

En décembre dernier, le maire de Gresse-en-Vercors avait annoncé au Dauphiné Libéré sa volonté de démissionner à la fin de l'hiver, se disant fatigué des conflits constants avec une partie de ses administrés lui reprochant de ne pas en faire assez pour la station.

"Je ne peux pas lutter contre le réchauffement climatique", rappelle-t-il, soulignant que la station est en déficit chaque année.

Didier Riche, président du Conseil d’administration du domaine skiable, appelle de son côté à être réaliste sur les ambitions de Gresse-en-Vercors. "Notre fil rouge, qui est une station familiale destinée aux enfants ou à la découverte de la montagne, est une réalité. (...) C'est vraiment notre credo et nous savons nous adapter", soutient-il. Des élections partielles sont prévues début mars dans la commune iséroise.

Juliette Desmonceaux