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Intempéries

Retour de la pluie: à quoi correspondent les "giboulées de mars"?

Photo d'illustration.

Photo d'illustration. - JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Ces phénomène météorologique, caractérisé par des précipitations brusques de neige ou de glace, est typique du passage de l'hiver au printemps.

Les pluies ont fait leur retour en France et ramené avec elles les probabilités de giboulées. Typique du mois de mars, ce phénomène météorologique pourrait être visible dans les prochaines semaines. Si Météo-France y consacre toute une vidéo pédagogique sur son site Internet, les météorologues précisent toutefois que le terme "giboulée" n'a "pas de définition scientifique".

Mais alors de quoi parle-t-on? Les giboulées sont avant tout un type d'averse. Elles peuvent donner lieu à des "grêlons, flocons de neige, granules de glace ou encore neige fondante (qui) se mêlent à la pluie", détaille Météo-France.

Des averses typiques de la transition hiver-printemps

Si les giboulées sont le plus souvent "de mars", c'est parce qu'elles sont le plus souvent observées entre février et avril. Cette période marque la transition de l'hiver vers le printemps et occasionne des contrastes dans le ciel, principalement entre les températures à environ 5000 mètres d'altitude et celles plus proches du sol.

"Pour résumer, il fait encore très froid en haut alors que ça commence à se réchauffer en bas grâce au retour du soleil", explique Météo-France.

Résultat: les amas d'eau qui ont pu prendre une forme de glace ou de neige grâce aux faibles températures en altitude ont parfois le temps de fondre durant leur chute et de se transformer en neige fondue, aussi appelée grésil.

Pourquoi les giboulées sont-elles brusques?

Mais la différence de températures ne suffit pas à expliquer ces précipitations. Une autre condition doit être présente pour permettre l'émergence des giboulées: l'instabilité atmosphérique au sein d'un nuage.

"Lorsque nous avons une masse d'air très instable, ça signifie qu'il y a une décroissance rapide de la température au sein de l'atmosphère avec des nuages, typiquement des cumulonimbus, au sein desquels les particules vont rapidement pouvoir changer d'état, se transformer en particule de glace et grossir régulièrement au fur et à mesure de ces mouvements au sein du nuage", explique Jérôme Lecou, ingénieur-prévionniste à Météo-France.

Deux scénarios peuvent alors avoir lieu: les glaçons peuvent chuter d'eux-mêmes sous l'effet de leur poids ou être expulsés du nuage par les mouvements d'air. Dans les deux cas, il s'agit d'un événement bref et ponctuel, d'où l'imprévisibilité des giboulées.

Où tombent-elles le plus en général?

"Les façades maritimes sont les plus exposées" aux giboulées, selon Météo-France, car leur temps plus doux à proximité du littoral crée facilement un contraste avec les masses d'air froid en altitude.

D'autres régions sont particulièrement susceptibles de connaître de telles averses entre février et avril, comme le Nord de la Loire, en particulier le Nord-Ouest, ainsi que des territoires plus isolés, notamment "sur les contreforts du Massif central ou des Alpes". La partie sud de l'Hexagone et en particulier "les régions méditerranéennes", à l'exception de la Corse, ne sont "qu'exceptionnellement touchées".

Glenn Gillet